Comment gérer au mieux deux pilotes en lutte pour le titre mondial au sein d’une même équipe, qui représente une grande marque sur la scène mondiale ? La situation n’est pas nouvelle en Formule 1, Red Bull l’a notamment connu avec Vettel et Webber en 2010 et 2011, avant que l’Allemand ne domine vraiment l’Australien. Mais chez Mercedes, avec un écart très faible entre Nico Rosberg et Lewis Hamilton, cela commence à relever du casse-tête.
"Lorsqu’il s’est avéré que notre voiture était en position de dominer le plateau, nous sommes passés d’une situation de micro-management sur chaque course à du macro-management sur l’ensemble de la saison," indique Toto Wolff, le patron de Mercedes Motorsport, à L’Equipe.
Le casse-tête pour Wolff c’est de sauver les intérêts de Mercedes. L’image de marque prime sur tout le reste et le comportement des deux pilotes en piste est donc crucial.
"Nos deux pilotes ont l’intelligence de voir qu’ils sont des rouages d’une grande entreprise. Derrière eux, il y a 1.000 personnes entre l’écurie de Brackley et le personnel de l’usine moteur à Brixworth. Chez Daimler, il y a beaucoup de gens également qui les suivent. Je leur ai dit : ’Vous représentez l’une des plus grandes marques automobiles, si ce n’est la meilleure. On ne tolérera aucun caprice !’"
L’Autrichien n’élimine évidemment pas la dimension humaine et personnelle que comporte une bataille pour le titre mondial pour un pilote de F1.
"Il est normal que chacun des deux ait pour objectif de devenir champion du monde. C’est même la raison pour laquelle nous les avons recrutés. Mais, avant cela, ils représentent Mercedes et leurs ambitions personnelles passent après celui du groupe."
"Ils ont toujours été d’accord sur le principe. Après, on a essayé d’établir une règle de grande transparence, une règle qui s’est dessinée en compagnie des pilotes. Ils ont toujours été parties prenantes de la décision finale. C’est sans doute pour cela que nous n’avons pas rencontré de gros problèmes. Juste un ou deux incidents de parcours."