Toto Wolff était « foutrement inquiet » avant le Grand Prix de Monaco. Mais le résultat d’ensemble de l’équipe (Lewis Hamilton 3e, Valtteri Bottas 5e) a été un peu plus honorable que prévu pour les Flèches d’Argent.
« Troisième et cinquième ? On aurait probablement signé pour ce résultat avant le week-end » confiait le patron de Mercedes après l’arrivée « J’aurais personnellement signé pour ce résultat, mais nous voulons toujours viser plus haut. »
« Vous devez vouloir gagner des courses, mais il faut aussi être conscient qu’il y aura des jours où ce sera plus difficile. Où il faut limiter les dégâts. »
« Félicitations à Daniel, il méritait de gagner et il était le plus rapide ici. Ce fut une course difficile pour Lewis et Valtteri, une course frustrante aussi. Lewis a souffert de graining sur ses deux trains de pneus et nous avons dû les gérer durant une bonne partie de la course. Nous avons discuté de la possibilité de faire un deuxième arrêt, mais ça nous aurait coûté des places, sans en gagner, donc rester en piste était la décision à prendre. Valtteri a eu pendant une majorité du Grand Prix les bons composés, ceux qu’il fallait, les supertendres, mais il n’y avait aucune possibilité de doubler Kimi Räikkönen, donc nous avons dû le suivre jusqu’à l’arrivée. »
« Dans l’ensemble, c’était un week-end où nous avons limité les dégâts. Nous pouvons être heureux de quitter Monaco en menant aux deux championnats. »
Mercedes aurait pu tenter un coup si la course avait été perturbée par de nombreux incidents… mais le Grand Prix a eu les airs d’une procession.
« C’est Monaco » relativise Toto Wolff. « C’est rare qu’il n’y ait pas de voiture de sécurité ou d’incident majeur… et c’est arrivé cette année. Il y a de bons matchs de foot, et des mauvais matchs de foot. Cette course était une de ces courses calmes… »
Andrew Shovlin, l’ingénieur de course en chef chez Mercedes, a détaillé le dilemme stratégique auquel Mercedes a été confronté.
« Nous n’avons pas vraiment eu l’opportunité d’obtenir un meilleur résultat. En hypertendres nous n’étions pas solides avec les deux voitures, nous avons tôt souffert de graining dans la course donc nous avons arrêté Lewis pour éviter de perdre du temps. Valtteri avait un problème similaire mais nous avons un peu prolongé son relais puisque ça n’impactait pas vraiment sa course. Nos rivaux ont mieux géré que nous les hypertendres et il faudra comprendre pourquoi et nous améliorer puisque à Montréal, ce sera encore plus délicat qu’ici. »
« Avec Valtteri nous avons décidé de passer les supertendres puisque Lewis sentait que les hypertendres étaient délicats à gérer. Et ça a bien marché en termes de rythme. »
« Lewis s’inquiétait de ne pas pouvoir faire durer ses pneus jusqu’à l’arrivée. Mais après avoir subi un peu de dégradation, ses pneus se sont stabilisés et il a pu maintenir le rythme de Vettel sans problème, lui qui semblait avoir des problèmes similaires. »