Dans le secteur des films ou des jeux vidéo, la réalité virtuelle commence à percer et pourrait bientôt bouleverser des habitudes bien installées. Mais à l’heure où la F1 veut rendre sa réalisation plus spectaculaire, la « RV » a-t-elle aussi des applications possibles pour le téléspectateur sur son canapé ? Spécialiste du marketing et des médias, et surtout désormais nouveau directeur exécutif de McLaren, Zak Brown a livré ses impressions sur ces sujets.
« Je pense que la réalité virtuelle sera appliquée à beaucoup de sports automobiles de différentes manières, que cela concerne les casques des pilotes, les arrêts aux stands, ou des points de vue sur la piste que vous ne pouvez physiquement pas avoir compte tenu de la sécurité. Les caméras à 360 degrés sont déjà utilisées aujourd’hui et seront encore plus petites et d’une qualité encore meilleure, vous permettant de les placer dans des endroits auparavant inaccessibles. »
Zak Brown ne manque pas d’imagination au moment d’envisager les applications possibles de la réalité virtuelle en F1.
« Ce serait vraiment cool de regarder le Grand Prix de Belgique avec un point de vue sur la piste, à l’Eau Rouge. Ou, quand une voiture mène un Grand Prix, de voir l’arrêt aux stands depuis le casque du mécanicien qui change les pneus. Ou pendant les 24 Heures du Mans, du point de vue du mécanicien faisant le plein d’essence. Mais à l’inverse de ce qui se passe à la télévision où vous n’avez pas le choix, vous pourriez choisir ce que vous avez envie de voir – vous seriez le réalisateur. »
« Puisque ces caméras sont de plus en plus petites et de plus en plus intelligentes, vous seriez capables de faire encore plus de choses, comme montrer comment la voiture fonctionne. Vous pourriez voir ce qu’il se passe au niveau des pédales, ou dans une roue, donc vous pourriez voir la suspension et les pneus fonctionner, et les freins passer au rouge. Nous avons eu des aperçus de cela à la TV traditionnelle, mais le voir en direct ajouterait une dimension supplémentaire. »
Pour Zak Brown, il ne s’agit pas que de simples gadgets : ce serait aussi un moyen pour la F1 d’attirer une nouvelle génération de spectateurs.
« Aujourd’hui, les consommateurs veulent s’engager et même interagir, être plongés ‘dans le jeu’ autant que possible. La réalité virtuelle offre cette expérience immersive et interactive. Dans l’ensemble, si vous regardez l’évolution du jeu vidéo et des expériences 3D, et si vous regardez comment les consommateurs sont en train de passer à la réalité virtuelle, il n’y a pas de doute : un public plus jeune aimerait profiter de leur divertissement dans ce format. »
« En plus, je pense qu’il y a clairement un aspect sécuritaire offert par la réalité virtuelle, au niveau du dépassement des limites de la piste et même des réglementations techniques. Bien sûr, ce n’est pas fait pour les consommateurs, mais c’est une des multiples applications de la réalité virtuelle », a conclu un Zak Brown visiblement enthousiaste et spécialiste sur le sujet.