L’Autodromo di Monza est surnommé à juste titre le Temple de la Vitesse. Plus des trois quarts des 5 793 mètres se prennent pied au plancher. Avec seulement trois phases de freinage sur un tour, il s’agit du test ultime pour les motoristes, qui veulent ajouter ce Grand Prix à leur palmarès.
Vainqueur à quatre reprises dans les années 1990 avec Williams et Benetton, Renault voyait la victoire lui échapper à la fin de cette même décennie et tout au long de la suivante. Malgré d’impressionnantes statistiques avec les V8, Renault devait attendre 2011 pour retrouver le sommet à Monza. Rémi Taffin, Directeur des Opérations, se remémore le soulagement d’avoir mis fin à cette mauvaise série.
« Nous avions remporté le Grand Prix d’Italie en 1991, 1993, 1994 et 1995. Depuis, en dépit de voitures et de moteurs fantastiques, nous n’étions plus parvenus à nous y imposer. Nous en avons été parfois proches comme en 2005. Fernando [Alonso] avait terminé à deux secondes et demie du vainqueur, Montoya, mais la victoire nous échappait toujours. »
« Pour un motoriste, Monza, c’est ’je t’aime, moi non plus’. Vous adorez, car c’est le défi le plus difficile de l’année, vos moteurs atteignent des vitesses inégalées, mais vous êtes nerveux tout le long du week-end. Remporter cette course est donc la plus grande des satisfactions. »
« En nous rendant à Monza en 2011, nous étions relativement confiants et optimistes pour mettre fin à cette série. Nous avions remporté sept courses sur onze jusque-là et le package Red Bull-Renault dominait. La fiabilité était exceptionnelle et les performances bonnes, car nous maitrisions les diffuseurs soufflés et le gain de vitesse associé en virage et en ligne droite. De plus, entre Webber et Vettel, nous nous étions imposés sur tous les circuits typés ’moteur’ la saison précédente : Spa, Montréal, Abu Dhabi. Il y avait donc une véritable envie de gagner ici. »
« Samedi, Sebastian s’offrait la pole position avec près d’une demi-seconde d’avance. Cela s’annonçait bien, mais rien n’est jamais acquis à Monza. Malgré un bon départ, Fernando avait été plus rapide et prenait les commandes. Durant plusieurs tours, il semblait que Sebastian ne parviendrait pas à trouver l’ouverture, mais l’intervention de la voiture de sécurité a créé une opportunité dont il a profité. Dès lors, il fallait conserver la tête, prendre soin de la voiture et s’assurer que tout était sous contrôle. Même si Sebastian avait près de neuf secondes d’avance sur Button, nous ne pensions pas à la victoire avant qu’il ne passe l’arrivée. »
« Quand il a franchi la ligne, la satisfaction était immense. Vous réalisez que votre moteur s’est imposé dans les plus dures conditions. Vous êtes à la fois fier et heureux, mais aussi soulagé ! Ce succès était d’autant plus spécial qu’il rapprochait Sebastian de son deuxième titre mondial. »