A Imola, sur un circuit où la F1 ne s’est pas rendu depuis des années, la F1 a décidé d’une innovation : le week-end de course aura lieu sur deux jours seulement, ce qui veut dire qu’il n’y aura qu’une seule séance d’essais libres.
Sur un autre « nouveau » circuit au calendrier, le Mugello, ce week-end justement, les équipes ont donc eu un week-end normal, avec trois séances d’essais libres, pour progresser. Et des EL1 aux EL2, la hiérarchie avait beaucoup évolué.
A quoi s’attendre donc pour Imola ? A de grandes surprises en qualifications ? N’est-ce pas d’ailleurs le but de la F1 ?
Mattia Binotto fait le point sur la question en se fondant sur les essais libres du Mugello…
« Si vous regardez les EL1 ici, par exemple, il y a beaucoup de... il y a eu de grands écarts entre les pilotes et les équipes - mais je ne pense pas que ce soient les véritables écarts. Donc, à Imola, cela signifie qu’après seulement une session, les pilotes iront aux qualifications en étant moins préparés. Je pense que tout le monde connait le circuit, et se préparera au Mugello dans le simulateur. Mais quand vous arrivez sur la vraie piste, c’est certainement toujours très différent. »
« Je pense donc qu’Imola sera certainement très intéressant à cet égard. »
Chez Racing Point, Otmar Szafnauer s’attend lui aussi à des surprises, et des difficultés pour se mettre dans le rythme...
« C’est tout à fait vrai : lorsque vous allez sur un circuit inconnu, le temps de piste est primordial. On va nous en enlever une grande partie, donc il va falloir apprendre beaucoup, beaucoup plus vite et je pense que peut-être nous ne verrons pas la grille comme elle est normalement. Ceux qui peuvent apprendre plus rapidement auront un avantage et, à juste titre, le simulateur devient un outil plus important. »
Günther Steiner rappelle lui qu’avec plus d’outils de simulations, plus d’ingénieurs, plus de données, plus de moyens, les écuries de pointe pourraient encore creuser l’écart à Imola par rapport au milieu de grille. Mais cela n’exclura pas les surprises...
« Il faut tenir compte du fait qu’ici au Mugello, certaines des plus grandes équipes sont venues tester avec des voitures plus anciennes, donc je pense que certains pilotes sont mieux préparés que d’autres parce qu’ils ont conduit ici, pas une F1 actuelle, ce qui était tout à fait légal. Je pense que nous avons abandonné l’idée que l’on ne peut plus faire d’essais avec de vieilles voitures sur des circuits neufs. Je ne sais pas si quelqu’un est déjà allé à Imola, mais je pense que la grande différence de vendredi matin était en partie due à cela aussi, parce que tout le monde va dans le simulateur, mais il n’y a rien de tel que le temps de piste comme vous venez de le dire, donc je pense qu’à Imola, si personne n’y va, il ne devrait pas y avoir ce grand écart entre les équipes. »
« Et je pense que c’est très positif si nous réussissons quelque chose, parce qu’alors vous voyez qui est prêt à prendre plus de risques ou qui apprend plus vite, parce qu’il y a beaucoup d’éléments et alors peut-être que nous pouvons voir un peu de confusion sur la grille de départ pour la course, parce qu’avec une séance et ensuite, tout de suite, la qualification, il y aura quelques surprises que j’anticipe. Je n’en suis pas sûr, mais si tout le monde est sur un pied d’égalité, c’est le pilote qui fera la différence. Bien sûr, ce sont les ingénieurs et la façon dont ils préparent la voiture qui font la différence, mais cela pourrait être très intéressant. »