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‘A la limite du burn-out’ : comment Wolff gère la tension chez Mercedes F1

Il se confie sur son management

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Gérer une structure telle que Mercedes F1, de plus de 2000 personnes, avec tant d’implications et de répercussions en termes d’image et de finances pour le groupe Mercedes, est une tâche harassante mais aussi gratifiante pour Toto Wolff.

Bien entendu, Toto n’a pas le temps de se mêler de chaque secteur de l’entreprise, d’évaluer en détails l’apport de nouveaux appendices aérodynamiques : il doit déléguer.

Manager une équipe de F1 est une étude de cas intéressante : Daniel Roth (Directeur exécutif de LinkedIn, qui reçoit régulièrement des dirigeants de grandes structures) s’y est justement intéressé.

Toto Wolff a alors pu s’ouvrir sur son style de management, pour définir et cerner son rôle. Comment résumerait-il son travail ? Qu’y a-t-il de plus appréciable ?

« Je dirige des gens qui font rouler des voitures de course et notre sport est très intense. Nous participons à 23 courses par an, le week-end. Je pense que cela attire une certaine espèce de personnes, très compétitives et ambitieuses, très instruites et éduquées. »

« Et donc mon travail consiste en fait à fournir à ces personnes un cadre dans lequel elles peuvent opérer au mieux - et j’aime ça. J’aime la psychologie de l’extraction pour extraire toute la haute performance dans le potentiel des gens. Nous n’avons pas seulement deux superstars dans la voiture, mais nous sommes 2 000 superstars qui font tourner la voiture et le moteur. »

« Ce que je fais et ce que j’aime faire, c’est essayer de comprendre les complexités des personnages et des personnalités. Il ne s’agit pas pour moi d’essayer d’optimiser ma situation personnelle, mais d’optimiser la situation de tous les autres. Nous avons tous des rêves, des espoirs et des angoisses. »

« Si je devais résumer cela en un de mes apprentissages clés, c’est que nous sommes des animaux sociaux et que lorsque je retourne au bureau, j’aime interagir. J’aime être à l’usine et discuter avec des gens avec lesquels je ne discuterais pas normalement, avoir des discussions qui deviennent créatives et intéressantes sans avoir été prévues au programme. »

Mercedes face au risque du burn-out permanent

A l’usine en F1, le temps de travail n’est pas vraiment encadré par les lois nationales... Faut-il alors travailler plus que les autres équipes pour travailler mieux ? Où fixer la limite surtout dans un calendrier à 23 courses ?

Pour Toto Wolff, la qualité prime sur la quantité.

« Obtenir de hautes performances en tant qu’entité, qu’il s’agisse d’une équipe sportive ou d’une entreprise, ce n’est pas toujours travailler 80 heures par semaine et être sous pression constante. Cela signifie également que vous devez être capable de dépressuriser, de vous énergiser et d’être motivé. L’équilibre entre ces deux aspects est donc d’une importance cruciale. »

« Découvrir ce qui motive les gens - et ce ne sont pas toujours des choses comme l’argent ou le pouvoir. Il peut s’agir de la reconnaissance interne ou externe, du temps passé en famille, de la possibilité de s’adonner à son hobby ou des interactions sociales au sein de l’équipe. »

« Il peut y avoir des moments pendant la saison où c’est très intense, où les gens sont à la limite de l’épuisement professionnel et du burn-out. »

« Mais nous essayons d’anticiper cela et de faire en sorte que cela se produise par cycles et que les gens soient en mesure de se régénérer. Nous sommes sous tension, mais nous essayons d’aplanir le mieux possible la tension parce que nous gagnons un avantage en termes de performance de ce fait. »

La rivalité qui motive…

Pour motiver Toto Wolff, et toute l’équipe Mercedes F1, à endurer ces longues heures, il est un autre élément pouvant aider : l’adversité.

On pense bien sûr à Red Bull et Christian Horner : n’est-ce pas plus motivant d’aller au travail quand on sait qu’on a une sorte d’ennemi juré à défaire ?

« Il y a une théorie de certains psychologues, les psychologues du sport qui disent qu’une performance durable doit venir de vous. »

« Et je pense que c’est le but ultime, mais il est assez facile de travailler quand vous avez un ennemi face à vous : lorsque vous savez qui est votre adversaire dans une équipe, dans l’autre entreprise, et que vous le visualisez - vous avez même la photo imprimée sur votre bureau ou dans votre carnet, vous regardez cette personne en permanence. ».

« Et quand vous avez un peu de mal, quand vous semblez surmené ou que vous pensez à autre chose, vous voyez cette personne, vous la regardez dans les yeux et vous vous dites : Que fait-elle ou que fait-il en ce moment ? Et que dois-je faire pour être plus performant que cette personne ? »

Toto Wolff a lui-même trois rivaux et regarde régulièrement leurs photos pour se motiver... Promis juré, Christian Horner n’en fait pas partie !

« Et je peux vous dire que sur mon ordinateur portable, j’ai trois fenêtres qui sont toujours ouvertes et je clique sur ces fenêtres et il y a trois visages. Et chaque fois que je regarde ces visages, et ils ne font pas partie de l’industrie, d’ailleurs, mais je ne vais pas vous dire qui c’est, ça me pousse à continuer. Ça me pousse à aller plus loin. »

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