Adrian Newey est pleinement de retour aux affaires chez Red Bull… mais aurait-il raté le coche avec la RB15 ? Les performances en dents de scie de l’écurie autrichienne interrogent en ce début de saison ; selon Helmut Marko, ce serait même davantage le châssis que l’unité de puissance Honda qui pêcherait.
L’ingénieur-star de la F1 adopte un discours plus ou moins similaire à celui du Dr Marko : il loue le dynamisme et les progrès de Honda, tout en s’inquiétant du niveau du châssis…
« Honda est vraiment un bol d’air frais. C’est formidable de travailler avec eux, ils sont très directs, très bien organisés. Cette nouvelle relation avec eux a en fait motivé toute l’équipe. Ils tiennent toujours leurs promesses. Aucune plainte sur ce pont. Ils ne sont pas encore au niveau de Mercedes ou Ferrari, mais j’ai confiance, ils y arriveront rapidement. Ils ont juste instillé de la confiance. »
« Sur le plan du châssis, je serai honnêtement brutal : nous n’avons pas une voiture aussi bonne que nous l’aimerions pour le moment. Nous devons juste nous mettre au travail et avancer de notre côté. C’est cette relation sympathique que nous avons avec Honda, qui nous permet de nous faire confiance et d’avancer ensemble, sans se mettre des bâtons dans les roues des deux côtés. Culturellement, absolument, ils sont très différents, mais du moment que vous respectez et comprenez cela, alors, ça se passe absolument bien. »
Red Bull connaît également des difficultés avec l’adaptation de Pierre Gasly, plus compliquée que prévu…
« Ses débuts ont été très malchanceux » commente Newey. « A Barcelone il a eu deux gros accidents, un lors de la première semaine et un autre en deuxième semaine. Psychologiquement, ce fut un coup au moral pour lui, parce que désormais il conduit probablement un peu de manière plus prudente, parce qu’il sait que s’il se crashe de nouveau, ce sera vraiment mal accueilli. En course à Bahreïn, si vous regardez son rythme sans perturbation aérodynamique devant lui, il était très proche de Max. Il n’a juste pas encore réglé ses problèmes en qualifications. »
Adrian Newey est chez Red Bull depuis maintenant plus d’une décennie ; si l’écurie autrichienne ne relève pas la tête cette année, pensera-t-il à un départ ?
« Je me sens juste très à l’aise ici. J’apprécie travailler ici, avec ces gens. Puisque Christian [Horner] et moi avons participé à construire l’équipe, à lui donner cette forme, nous avons une responsabilité… Donc aujourd’hui, pourquoi voudrais-je partir ? »
A la régulière, à Sakhir, Pierre Gasly a fini derrière la McLaren de Lando Norris. L’ancienne équipe de Newey paraît franchement en progrès, et tout cela, avec un moteur Renault…
« McLaren a connu évidemment plusieurs années difficiles. Leur châssis n’était pas probablement aussi bon qu’il l’aurait dû, mais ça semble ne plus être le cas cette année. C’est bon pour le sport. Ils ont produit une bonne voiture, qui devrait certainement leur permettre de connaître une bien meilleure saison que l’an dernier. Il est improbable de les voir disposer d’une voiture capable de gagner des courses, mais ils ont franchi une bonne étape, ce qui est positif pour le sport. »
Dans ce tour d’horizon du paddock, Adrian Newey a enfin eu un mot pour Williams : l’écurie de Grove avait battu Red Bull en 2015, mais désormais, semble condamnée à la dernière place au classement des constructeurs…
« Pour Williams, qui est solidement installée à l’arrière de la grille aujourd’hui, c’est très triste. J’espère juste qu’ils auront les finances nécessaires pour prendre les bonnes décisions, lancer les bonnes recherches dans leur développement pour se tirer de cette situation. »