La réduction des coûts en Formule 1, tout comme le budget plafonné à revoir à la baisse, sont des sujets très chauds en ce moment entre la FIA, la FOM et les équipes.
Pour le premier point, Red Bull et Racing Point ont émis l’idée de retarder d’un an de plus l’arrivée des nouvelles monoplaces en F1 (photo), soit repousser le règlement prévu pour 2021 à 2023, au lieu de 2022.
Ross Brawn, le directeur sportif de la F1, a exclu une telle hypothèse et, bien entendu, Renault F1 le soutient puisque ce sont ces monoplaces qui doivent permettre plus de compétitivité entre toutes les équipes.
"Je pense qu’Otmar (Szafnauer, le directeur de Racing Point) a suggéré en prenant cette position qu’il sait très bien qu’il a une voiture très compétitive en ce moment et il sait que s’il y a un changement de règlement, il ne sera pas capable de faire ce qu’ils ont fait (copier la Mercedes de 2019). C’est très clair," lance Cyril Abiteboul.
Le directeur de Renault F1 enfonce le clou : "c’est même une tactique depuis le premier jour de prolonger ce cycle de règlements."
"Je ne suis pas d’accord, et pas seulement parce que cela vient de notre concurrent principal pour cette année. Je ne suis pas d’accord parce que la F1 doit progresser et parce que, quand tout le monde sortira de cette crise, autant d’un point de vue de la santé que de l’économie, il y aura une compétition forte entre tous les sports pour se relancer, pour faire revenir les fans et les sponsors."
"Nous ne devons jamais perdre de vue que nous devons offrir un sport compétitif et une plateforme attractive aux fans, aux sponsors et aux médias. Et c’est précisément dans ce but qu’ont été développés les nouvelles règles. C’est la première fois qu’elles ont été conçues avec un seul objectif, la compétitivité, et je veux que cela arrive."
Les plafonds budgétaires seront rapidement votés, et l’objectif est pour le moment de baisser le chiffre initialement prévu de 175 millions de dollars par an. Un accord aurait été trouvé à 145 millions, puis une baisse successive chaque année, mais certaines équipes essaieraient encore de réduire ces coûts, et Abiteboul explique pourquoi.
"Nous ne savons pas encore ce que seront les conséquences à moyen et long terme de la crise sur les sponsors, sur les promoteurs et sur les diffuseurs. C’est comme jouer à la table de poker sans savoir combien de jetons on a."
"Nous devons être prudents, nous devons être préparés au pire, attendre le pire dans une certaine mesure, prévoir le pire et en ce sens, être un peu conservateurs pour ce qui est des chiffres du plafond budgétaire."
"Ceci dit, je comprends les équipes de pointe et l’effort qu’elles doivent faire pour restructurer leur activité. Je suis confiant qu’un compromis puisse être trouvé, il y a une bonne dynamique et un bon leadership de la FIA et de la F1 pour trouver un compromis, et je suis confiant que ce compromis sera trouvé dans quelques jours ou quelques semaines."