En coulisses, se joue actuellement une bataille aussi importante que celle qui se déroule sur la piste… Car la FOM et les dix équipes sont en train de négocier les prochains Accords Concorde, qui entreront en vigueur à partir de 2026.
Au cœur des débats, il y a bien sûr la répartition des revenus entre FOM et équipes. Les équilibres vont-ils bouger et si oui, au profit de qui ?
Les actuels Accords Concorde, qui expireront fin 2025, prévoient que les équipes reçoivent 50 % des profits de la F1… jusqu’à un certain niveau. Car si la F1 fait plus de bénéfice qu’un montant X de profits (non connu), alors les équipes reçoivent une part moins grande de revenus.
Ferrari, compte tenu de sa position historique en F1, est aussi privilégiée par les Accords Concorde. L’équipe italienne reçoit 5 % du montant total des paiements.
De surcroît, ce bonus serait progressif. Si les revenus de la F1 dépassent la barre du milliard d’euros, comme c’est le cas depuis quelques trimestres, alors la part du bonus de Ferrari augmente. Au maximum, ce ‘bonus du bonus’ permettrait à Ferrari de toucher non pas 5 % mais 10 % du montant total - si les revenus atteignent la barre des 1,5 milliard d’euros, soit justement les chiffres d’aujourd’hui.
Ce privilège est logiquement de plus en plus remis en question par les autres équipes.
Le projet serait donc de fixer une part maximale de bonus à 5 %, quel que soit le niveau de revenus final de la F1.
En clair, Ferrari aurait toujours des privilèges mais un peu moins qu’avant.
Les négociations battent leur plein
Greg Maffei, le PDG de Liberty Media et supérieur de Stefano Domenicali, a confirmé aux médias que les équipes avaient reçu un premier projet d’accord.
« Nous venons juste d’envoyer notre nouvelle version des Accords Concorde que nous proposons. »
« Il y a eu des discussions avec certaines équipes à ce sujet et sur la distribution des revenus, et nous avons donc des raisons de penser que cela devrait être relativement plus facile que pour les précédents. »
« Je suis sûr qu’il y a des équipes qui voudront plus d’argent que ce que nous voulons leur donner. Il y a toujours cette tension. Mais je crois qu’il y a de la bonne volonté - que nous avons créée car les teams gagnent tous plus d’argent grâce à la F1… mais aussi car leurs propres contrats de sponsoring se sont considérablement renforcés - regardez le succès du sponsoring chez Red Bull, McLaren, et même Ferrari maintenant avec leur nouveau contrat avec HP. »
« Les équipes s’en sortent très bien par rapport à avant notre arrivée, alors espérons que cette bonne volonté perdure. »
Wolff et Horner dans de bonnes dispositions ?
Du côté de deux équipes clés de la F1, Mercedes F1 et Red Bull, peut-on confirmer l’optimisme de Maffei ?
Chez Toto Wolff tout d’abord, l’optimisme est en effet de mise.
« Nous avons la base, les fondamentaux de notre discussion - sur la façon dont la Formule 1 envisage les cinq prochaines années. »
« Il y a du bon là-dedans. Il y a quelques points dont nous discuterons, le pour et le contre, et il y aura bien sûr des négociations... Mais fondamentalement, nous voulons tous atteindre le même objectif : faire progresser le sport. Et si les résultats financiers augmentent, les équipes et le sport en profitent. »
Les propos de Christian Horner confirment aussi le sentiment général : la négociation pourrait être moins tendue qu’attendu...
« Il y aura la discussion habituelle entre les équipes qui veulent plus et le promoteur qui veut plus, mais ce que nous avons fonctionne relativement bien. »
« Je pense que les bases sont relativement saines. À mesure que le sport continue d’évoluer et de se développer, il y a des domaines dans lesquels nous pouvons ajuster l’accord. »
« Mais la base fondamentale de l’accord sera une évolution plutôt qu’une révolution. Parfois, si ce n’est pas cassé, il ne faut pas le réparer. »