Si Red Bull a innocenté Christian Horner dans l’affaire ayant concerné le directeur d’équipe ces dernières semaines, plusieurs acteurs de la Formule 1 regrettent le manque de transparence de la firme autrichienne, qui n’a pas souhaité donné "d’informations privées" concernant les parties impliquées dans son rapport.
Lors des Libres 2 hier, un email anonyme avec près de 80 preuves supposées (non authentifiées à cette heure, nous le rappelons) a été envoyé à presque 150 personnes dans le paddock : tous les journalistes accrédités à l’année, la F1 et la FIA ont reçu un lien vers un Google Drive.
Horner a réagi en refusant de commenter des "spéculations anonymes". Et depuis, Red Bull GmBh, le siège en Autriche, estime avoir tranché dans cette affaire de manière impartiale et ne veut plus réagir en disant, à la suite de ce leak, qu’il s’agit désormais d’une "affaire privée" concernant Horner et la personne en question !
Helmut Marko a toutefois dit dans le paddock : "je suis sidéré et surpris que des documents aient été divulgués. Je ne les ai jamais vus moi-même."
La plupart des journalistes ont été prévenus par des avocats : révéler le contenu de ce Google Drive, qu’il soit réel ou fake, c’est s’exposer à des ennuis judiciaires. Personne ne s’y est donc hasardé pour l’instant même si certains craignent que les tabloïds finissent par avoir la main dessus.
La FIA et la F1 doivent-elles ainsi intervenir lorsqu’un tel scénario se produit ?
Une chose est sûre pour Zak Brown, le PDG de McLaren F1 : si un membre important du personnel de Woking était visé par une enquête similaire, tout serait fait dans les règles et la transparence. L’Américain est d’ailleurs en faveur d’une intervention de l’instance dirigeante du sport si nécessaire.
"Je suis très confiant concernant McLaren. Je pense que comme la plupart des entreprises, nous avons eu des problèmes que nous avons dû gérer, et nous les avons gérés de manière très transparente, juste et rapide. Et c’est tout ce que je peux dire, vous savez, au nom de McLaren, oui, nous sommes bien équipés. Mon chef des ressources humaines sera d’ailleurs présent ce week-end. Lui et son équipe sont une partie importante de notre équipe de course, et pas seulement pour ce genre de raisons. Ce n’est pas pour cela qu’il est là, mais pour la santé mentale et le bien-être."
"Vous savez, notre département des ressources humaines fait partie intégrante de notre équipe de course, car une équipe de course en bonne santé - qu’elle soit ici ou à l’usine - est en fin de compte un facteur de performance. Et il ne s’agit pas de les faire travailler plus dur, mais de leur donner le soutien dont ils ont besoin pour travailler au maximum de leurs capacités. Et puis, je crois que je l’ai déjà dit, je pense que l’autre sujet doit vraiment être traité par le régulateur du sport. C’est lui qui a l’autorité et la responsabilité de le faire."
A la tête de Mercedes F1, Toto Wolff explique que de tels sujets ne peuvent qu’être pris très au sérieux lorsque l’on représente un grand constructeur automobile.
"Je ne peux parler que de nous et nous avons peut-être un point de départ différent ou un point de référence différent parce que nous sommes Mercedes. Nous sommes l’une des dix marques les plus importantes au monde et la conformité, la bonne gouvernance, la transparence, la diversité et l’inclusion font partie de ce que nous faisons tous les jours."
"C’est pourquoi il est parfois difficile pour nous de comprendre un autre monde. Dans notre organisation, nous restons en permanence à l’écoute parce que ce n’est pas seulement la bonne chose à faire, mais c’est aussi là où vous devez vous situer en termes de valeurs en tant qu’entreprise aujourd’hui. Et c’est là que Mercedes et l’équipe de Formule 1 se situent."
Mise à jour à 11h28 : C’est confirmé, la F1 et la FIA s’emparent du dossier. Stefano Domenicali et Mohammed Ben Sulayem, qui ont tous les deux reçus directement l’email provenant d’un utilisateur anonyme, vont se rencontrer à ce sujet et voir comment avancer sur cette affaire qui a clairement terni le début de saison 2024 de la F1.