Pilier de la structure Racing Point en tant que directeur technique, Andrew Green a aussi précédemment travaillé pour Force India, Jordan ou BAR. Il connaît ainsi formidablement bien l’environnement et de la F1 et notamment tout ce qui concerne le développement aérodynamique.
Confirmant des propos tenus par James Allison sur le même sujet, Green a ainsi rappelé combien le métier de directeur technique avait évolué avec les années : d’ingénieur, le directeur technique est maintenant un manager, au vu de la complexité des F1 modernes.
« La complexité est immense aujourd’hui » rappelle-t-il pour commencer.
« Avant, on avait une personne chargée des suspensions, qui se rendait aussi sur les courses, une personne travaillant sur la boîte de vitesses, une sur la performance moteur, une sur les données. »
« Et maintenant, nous avons des personnes spécialisées dans juste un composant sur la suspension. Donc le changement a été monumental, et la complexité des composants, même par rapport aux années 90… C’est une Formule 1 vraiment différente. »
« Maintenant, une personne ne peut pas avoir une vision globale, une vision sur chaque pièce de la voiture, comme il y a 20 ans. C’était possible pour un directeur technique, dans les années 90, de comprendre vraiment chaque partie de la voiture, de comprendre comment elle interagissait avec les autres pièces. Maintenant, il faut faire confiance à tant d’experts différents dans chaque domaine. Et il le faut. Car on ne peut pas avoir la compréhension nécessaire. C’est trop complexe. Donc il faut être entouré de personnes à qui vous faites confiance. »
« La voiture change à chaque tour, selon l’environnement, c’est une entité vivante. Donc tout devient très intéressant lorsque nous nous demandons comment développer la voiture. Il ne s’agit pas seulement de regarder l’appui, il s’agit de voir comment vous pouvez utiliser l’appui de la voiture, dans quelles conditions… C’est un grand changement. »
Ainsi, ce sont bel et bien les compétences nécessaires qui ont évolué pour le métier. D’ailleurs, depuis longtemps, Green n’a pas vu de planche à dessin…
« J’ai dessiné des pièces pendant 20 ans. Et l’ironie, c’est que quand vous éloignez du côté designer, pour aller vers le côté management, les pièces que vous dessinez sont de moins en moins nombreuses. Aujourd’hui, je n’ai rien fait en termes de design depuis des années. »