Au dernier Grand Prix du Canada, Alexander Albon a-t-il dû abandonner à cause de son futur coéquipier ? Le Thaïlandais n’était pas ravi de devoir abandonner sa voiture prématurément à Montréal – en raison de la sortie de piste de Carlos Sainz, la Ferrari envoyant la Williams F1 dans son décor.
Mais Alexander Albon fait contre mauvaise fortune bon cœur : à l’aube du Grand Prix d’Espagne, il assure qu’il garde une excellente relation avec Carlos Sainz – que les rumeurs annoncent chez Williams F1 (ou chez Audi) l’an prochain.
« On était dans la même pièce ensemble, mais il y avait aussi beaucoup de pilotes dans le lounge avec nous ! »
« Notre relation est bonne, comme avec tous les autres pilotes. Il n’y a pas de différence. »
Décrit comme le leader de l’équipe Williams F1 à moyen terme, par James Vowles en personne, Alexander Albon sera-t-il donc consulté sur l’identité de son futur coéquipier ? Va-t-il conseiller de recruter celui qu’il devra battre potentiellement sur la piste l’an prochain ?
Parlons donc concrètement de Carlos Sainz : Alexander Albon serait-il heureux de l’accueillir à Grove ?
« Honnêtement, je n’ai pas d’opinion ou d’inquiétude quant au choix de mon coéquipier. »
« En termes d’expérience et de développement général de l’équipe, ce serait bien sûr bénéfique (d’avoir Carlos Sainz). »
« Nous sommes engagés dans un long voyage, dans un long projet, et nous avons besoin d’un bon retour d’information sur la voiture. Je me souviens de l’époque où j’étais chez Red Bull, et lorsque j’ai rejoint Williams, j’ai pu apporter beaucoup de choses qui m’ont permis d’améliorer mon retour d’information et donc les performances de la voiture. »
« Pour être honnête avec vous, il y a tellement de noms sur la liste, qui que ce soit, je pense que ce serait généralement un pilote avec de l’expérience qui viendrait... et puis ce n’est pas vraiment mon avis qui compte, mais ce serait important pour nous. Surtout si nous voulons nous battre au milieu du peloton dans les années à venir. »
La place de Logan Sargeant en F1 semble condamnée pour l’an prochain. Et s’il était le patron de Williams F1, que ferait Alexander Albon ? Demanderait-il aussi à l’Américain d’aller voir ailleurs ?
« Il est évident qu’il n’y a pas lieu de parler trop tôt. »
« Il a fait un excellent travail lors des dernières courses, je ne pense pas que cela ait été vraiment compris, surtout parce que nous ne conduisons pas la même voiture. »
« Je pense que ce week-end à Barcelone sera le premier où nous serons à égalité, alors c’est sûr que ça a été difficile pour lui dernière. C’est un pilote formidable. Il a une grande vitesse pure. Nous nous entendons très bien. »
Sans son surpoids, la Williams F1 serait-elle au niveau de la Mercedes F1 ?
Des nouvelles pièces arrivent donc pour Williams F1 ce week-end, à Barcelone.
Avec elles, Alexander Albon sera-t-il en mesure de viser la Q3 ou les points ?
« Voyons voir, nous avons certainement tenté de rattraper notre retard jusqu’ici. »
« On enlève du poids de la voiture depuis quelques courses maintenant, donc naturellement nous progressons. »
« On parle de poids : donc contrairement à d’autres équipes où l’aérodynamique est un peu en dents de scie, pour nous, c’était une garantie que nous allions nous améliorer. »
« Certaines équipes apportent beaucoup d’évolutions ce week-end, alors que nous avons des évolutions mineures et, encore une fois, tout dépend du poids pour nous. »
« Si vous regardez Monaco et le Canada à Barcelone, ce sont des circuits très différents. Je pense que nous avons toujours eu des difficultés à Barcelone. Je ne m’attends pas à ce que nous soyons aussi compétitifs ce week-end que nous l’avons été lors des deux derniers, mais je suis ouvert à cela ! Évidemment, je préférerais que ce ne soit pas le cas... Je pense que nous serons OK, mais la lutte pour les points sera plus difficile. »
Si la Williams F1 pesait bien le poids minimum, pourrait-elle être en meilleure position dans le milieu de grille ? Voire le dominer ?
« Si vous prenez les courses depuis le début de l’année, [avec le poids minimum], nous aurions eu la garantie d’être bien placés [bien placés dans le milieu de grille]. »
« Maintenant que tout le monde commence à apporter des évolutions et que nous nous rapprochons de l’objectif, c’est moins certain. Bien sûr, il y a encore du temps pour atteindre l’objectif que nous nous sommes fixés, mais des équipes comme RB ont fait d’énormes progrès et se développent aussi très rapidement. Donc au début de l’année, oui, (on aurait été bien placés sans problème de poids), mais maintenant nous sommes vers la moitié de l’année, donc ce serait moins le cas. »
Les problèmes de Williams F1 tiennent en trois mots pour Alexander Albon : le poids, le poids et encore le poids !
« C’est le poids, essentiellement ! Je pense que si vous regardez les choses depuis la première course, en rythme de course nous aurions pu être devant les Mercedes. Nous avons commencé l’année avec une bonne base, peut-être une voiture dont nous savions qu’elle n’allait pas avoir beaucoup d’évolutions pendant un certain temps, mais évidemment nous avons été ralentis par le poids. »
« Mais avec le poids, tout a été perturbé… et nous partons de plus loin que ce que nous avions prévu. »
« Je pense que c’est effort commun entre l’équipe et le pilote. Si vous regardez l’année dernière, nous avions une bonne voiture dans beaucoup de courses, nous avions des pics de performance, mais nous avons pu marquer des points quand c’était important. »
« Cette année, nous n’avons pas été en mesure de le faire, il n’y a pas eu assez de pics de performance pour nous – sauf Monaco et le Canada. »
« Mais quand on est handicapé de quatre ou cinq dixièmes par tour, surtout en début de saison, il n’y a pas vraiment de chance de marquer des points. »
La Williams F1 paraît en effet moins irrégulière : il y a moins de performances absolument affreuses, mais moins de performances soudainement meilleures comme l’an dernier, sur des tracés rapides.
« Par exemple, même ce week-end, je m’attends à ce que nous soyons parmi les plus lents dans les lignes droites, donc certaines de nos caractéristiques ont changé » confirme Alexander Albon.
« Nous nous sommes définitivement améliorés dans certains domaines et d’autres sont moins spectaculaires. »
« L’année dernière, par exemple, je pense que nous étions 18e et 20e en qualifications à Barcelone, puis nous avons été bons à Silverstone, mais il y a des virages sur ce circuit qui vous donneront une idée de ce qui se passera à Silverstone - pour savoir si nous serons bons ou non. »
« La voiture de l’année dernière, d’une manière générale, était assez bonne dans les virages à grande vitesse - les virages les plus courts du moins. Melbourne en était un bon exemple, tout comme Silverstone. La voiture de cette année est un peu moins... Ce n’est pas qu’elle n’est pas adaptée à ces virages, c’est simplement que la voiture de l’année dernière était plus adaptée à ces virages. »