Alfa Romeo F1, l’équipe opérée par Sauber, semble avoir bénéficié à plus d’un titre de la reprise de contrôle de la conception de sa monoplace en s’affranchissant au maximum de Ferrari.
Avec le plafond budgétaire, les grands constructeurs - principalement Ferrari et Mercedes - ont insisté sur des dispositions selon lesquelles les petites équipes qui achètent leurs composants doivent également subir une réduction correspondante sur leurs dépenses annuelles autorisées (140 millions de dollars au maximum).
Alfa Romeo a résisté à cela et a plutôt parié sur la construction de sa propre boîte de vitesses (hors pièces internes) et de son train arrière à Hinwil plutôt que de continuer à acheter tout cela à Ferrari.
Le directeur technique Jan Monchaux admet qu’Alfa Romeo a en fait été poussée à cette décision.
"C’est principalement lié au plafond budgétaire. Lisez bien les règles financières : les grands constructeurs ont fait en sorte que vous ayez une somme déduite de ce plafond dès que vous leur achetez quelque chose. Une pénalité sur le plafond des coûts, pour ainsi dire."
"Le problème est que la somme forfaitaire que la FIA a convenue avec les équipes est très élevée. Avec de telles pénalités sur les coûts de développement, il était clair pour nous que la seule façon d’en minimiser l’impact était de concevoir la boîte de vitesses et la suspension arrière nous-mêmes."
"Le faire nous-mêmes n’a pas autant d’impact que la FIA et les grandes équipes le prétendent."
Par exemple, si Sauber avait continué à acheter la boîte de vitesses et la suspension de Ferrari, le plafond budgétaire de l’équipe pour 2022 serait passé de 140 millions de dollars à 130 millions de dollars. Et cela ne vaut pas 10 millions en moins selon Monchaux, loin de là !
"C’est trop pénalisant selon nous. Vous pouvez faire tout cela pour un peu plus d’un tiers de ces 10 millions. C’est pourquoi c’est une grosse économie pour nous, presque 6 millions."
Monchaux ajoute qu’Alfa Romeo est "fière d’être apparemment la seule équipe sur la grille avec une voiture qui respecte réellement le poids total minimum".
L’ajout de 3 kilos à la veille de la saison est perçu "comme un coup dur".
"C’était comme être une équipe de football et juste avant le début d’un match, quelqu’un décidé qu’il faut mettre 13 joueurs plutôt que 11 sur le terrain. Dans le sport, quelqu’un est toujours meilleur dans son travail. C’est donc un peu ennuyeux parce que nous faisions notre travail mieux que beaucoup d’autres."