Actuellement neuvième du championnat des constructeurs avec neuf petits points, soit autant qu’en 2022 après... un seul Grand Prix, l’équipe Alfa Romeo F1 souffre particulièrement cette saison et semble peiner à remonter la pente.
Faut-il donc déjà tirer un trait sur l’année en cours ? La C43 est-elle une monoplace trop faible pour en espérer quoi que ce soit ? Ce n’est pas l’avis de Xevi Pujolar, l’ingénieur de piste en chef de l’équipe basée en Suisse, qui estime que des progrès sont tout à fait possibles d’ici Abu Dhabi, à l’image de ceux réalisés en fin de saison dernière.
"Je ne pense pas que ce soit la même chose que l’an passé. Certes, nous avons commencé avec un léger avantage, mais vers la fin de la saison, tout est redevenu très, très compétitif. Et je pense que cette année, nous avons déjà commencé à voir que c’était très serré dans le milieu de peloton, et il ne faut pas grand-chose pour aller deux dixièmes plus vite ou deux dixièmes plus lentement."
"Comme je l’ai déjà dit, d’un circuit à l’autre, les pilotes s’adaptent mieux aux différents tracés en fonction de l’équilibre de la voiture et de ce qui se passe avec les pneus. Ces deux dixièmes font que vous êtes soit dans les points, soit hors du top 10. Nous sommes neuvièmes du championnat actuellement, mais il n’y a que deux points d’écart avec la septième place et tout peut changer très vite, nous devons donc pousser aussi fort que possible pour être sûrs de récupérer cette position."
Alfa Romeo F1 introduisait un nouveau package d’évolutions il y a deux semaines à Silverstone, Pujolar expliquant comment celles-ci pouvaient aider ce weekend en Hongrie.
"Nous avions donc le package et il fonctionnait, il se concentrait principalement sur les vitesses moyennes et élevées. Pour Silverstone, c’était bien. C’était un pas dans la bonne direction. C’est sûr que lorsque vous avez cette lutte entre toutes les équipes, c’est difficile de voir ce qui se passe. Il est certain que nous n’avons pas vu de changement de notre côté, contrairement à McLaren qui a fait un bond en avant."
"Mais selon nous, cela fonctionnait. Nous avons besoin d’une ou deux courses supplémentaires pour en extraire un peu plus. Nous avions connu un problème avec Zhou lors des libres 1, nous avions endommagé la voiture. Nous manquions également de pièces de rechange sur ce package et nous avons donc dû adopter une approche un peu plus conservatrice."
"Nous avons plus de potentiel sur le circuit de ce weekend. Par exemple, les Williams ont été assez fortes à Spielberg puis à Silverstone. Ici, il s’agit d’un circuit différent. Nous espérons pouvoir retrouver un peu de performance par rapport à certains de nos concurrents. Nous verrons ce week-end si c’est possible ou non, et c’est ce que nous cherchons à faire."
D’autres évolutions arriveront après la trêve estivale
En attendant de voir ce dont la monoplace sera en effet capable sur le Hungaroring, l’ingénieur espagnol évoque le programme de développement de la C43 pour la suite de la saison.
"Nous apporterons quelques améliorations au niveau mécanique et aérodynamique lors des courses qui auront lieu juste après la trêve. Il est donc certain que nous devons continuer à travailler sur ce point. Il ne s’agit pas seulement d’améliorations sur la voiture, nous pouvons également progresser sur le plan opérationnel."
"Nous essayons de nous assurer que nous optimisons les performances de la piste partout, en travaillant également avec les deux pilotes, en essayant de nous assurer que nous extrayons tout ce que nous pouvons. Tout est très, très serré en milieu de peloton, donc un seul dixième pour nous fait une différence. Ensuite, nous rapprocher des meilleures équipes sera un autre défi, mais pour l’instant, nous nous concentrons sur cette septième place du championnat."
Zhou progresse aussi parce que Bottas "l’aide beaucoup"
Très loin de Valtteri Bottas au classement des pilotes l’année dernière, Guanyu Zhou n’a qu’un seul point de retard sur son coéquipier cette saison et parait souvent être le pilote le plus en forme de son équipe. En tout cas, pour Pujolar, le plus important est que le Chinois poursuive sa progression actuelle grâce, aussi, à l’aide du Finlandais.
"Il travaille dur et c’est bien que Valtteri l’aide beaucoup. Je pense donc que c’est une bonne chose pour nous que les deux pilotes travaillent très étroitement ensemble et que nous ayons Valtteri avec un tel niveau d’expérience. Il est rapide et Zhou peut extraire tout cela."
"En course aussi, ils travaillent très bien ensemble. Lorsque nous devons nous battre pour les points et contre nos concurrents, nous avons un bon esprit d’équipe, juste pour s’assurer que nous avons au moins une voiture dans les points et cela nous aide beaucoup. Les deux travaillent très bien dans ce sens."