Jaime Alguersuari a effectué deux saison et demie de Formule 1 avec Toro Rosso entre le Grand Prix de Hongrie 2009 et le GP du Brésil 2011. L’Espagnol a ensuite été lâché par Red Bull et a découvert la vie hors des circuits. Grâce à cela
"Vous faites vos débuts en Formule 1 à l’âge de 19 ans et, quand tout arrive si jeune et que vous êtes dans l’œil du cyclone médiatique, vous commencez à voler inconsciemment" a expliqué Alguersuari dans l’émission espagnole ’Toni Rovira y Tú’.
"Tout à coup, vous vous retrouvez à voyager en classe affaires, à vivre dans des hôtels ’cinq mille’ étoiles, les restaurants sont gratuits, tout le monde vous aime et vous sourit."
"Mais ce n’est pas la vraie vie, même si vous le pensez. Vous travaillez avec 350 personnes employées sur votre voiture et tout le monde gagne de l’argent, mais ce n’est pas la réalité."
"La Formule 1 est un cirque qui ne ressemble en rien à la vie quotidienne. Donc, indirectement, vous devenez un garçon immergé dans un environnement qui vous fait croire que vous êtes tout cela. Mais nous sommes tous humains."
"Je dis toujours que la meilleure chose qui me soit arrivée, c’est qu’on ait décidé de m’écarter de la Formule 1 et que je ne puisse pas y revenir. Grâce à cela, j’ai pu grandir en tant que personne et apprendre à valoriser les choses."
"Cette décision m’a permis de comprendre comment le monde fonctionne et de découvrir que ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort. C’était un coup à prendre mais de là, j’ai pu apprendre ce que valait un café, ou ce que valaient d’autres choses."
Un changement de carrière pour s’en remettre
Après la F1, Alguersuari s’est concentré sur son activité de DJ à Ibiza, sous le nom DJ Squire, ce qui lui a permis de se reconstruire : "Maintenant, je commence à me rééduquer, à parler de moi, à être plus proche des gens qui m’aiment et à ne pas croire que je ne suis rien. J’ai traversé une crise d’identité."
"C’est pourquoi j’ai créé un alter-ego. Plus que pour la musique, pour fuir la personne nommée Jaime Alguersuari et être un personnage différent de celui qui sortait d’un monde qui m’avait tout donné, mais qui me l’avait aussi enlevé."
"Aujourd’hui, je peux m’identifier aux deux facettes : il m’a fallu des années pour réaliser qu’il n’y a aucun problème à admettre que je suis un pilote, que je suis fier de ce que j’ai fait dans ma carrière de pilote et que j’ai été un garçon chanceux."
Alguersuari révèle avoir eu du mal à pardonner son éviction à Red Bull, mais y est parvenu avec le temps : "Je n’ai pas compris la raison de certaines décisions, les choses n’ont pas été bien faites, d’une mauvaise manière, et j’avais de la rancune. Mais je ne peux pas changer les choses, alors j’ai reconstruit ma vie."
La décision de quitter la course automobile n’a pas été facile mais il en avait besoin et a depuis tourné cette page : "Je n’allais pas bien. Je vivais avec beaucoup de stress, de ressentiment et de haine pour Red Bull, et pour le système de la Formule 1 en général. J’avais besoin de changement dans ma vie."
"Il y a deux ans, ma petite amie voulait aller au Grand Prix d’Espagne et je les ai appelés. Je leur ai dit que nous voulions y aller et ils nous ont invités. Je les ai serrés dans mes bras et tout s’est passé comme si de rien n’était. C’est à ce moment-là que j’ai tourné la page et pensé que l’on avait clos un chapitre."