Le directeur technique de Mercedes F1, James Allison, qui est revenu à son ancien rôle après avoir échangé le poste de directeur technique avec Mike Elliott, s’exprime pour la première fois depuis cette annonce et confirme que cette nouvelle organisation permettra aux deux hommes de jouer sur leurs points forts. Il se dit ravi de se replonger "à fond" dans le développement d’une F1.
Allison a fait un retour au poste de directeur technique, qu’il a quitté il y a deux ans, dans le but de redonner à l’équipe sa compétitivité après un deuxième début de saison consécutif sous le niveau attendu.
"Mon échange de positions avec Mike n’est pas particulièrement dépendant de la compétitivité de la voiture lors d’un week-end de course donné - il est basé sur une évaluation objective de ce à quoi nous sommes le mieux adaptés Nous pensons que la force de combat globale de cette équipe est maximisée par cet échange de rôle," confie-t-il.
Cela fait suite à la performance la plus encourageante de l’équipe de l’année jusqu’à présent en Australie.
"Espérons que Melbourne n’est que la première étape d’une reprise, d’une récupération globale, ce qui nous aidera à devenir plus compétitifs. Mike et moi sommes convaincus qu’avec les travaux que nous entreprenons, nous jouerons chacun notre meilleur rôle dans cette reprise dans les temps qui nous attendent."
Allison décrit le processus comme "un peu un examen de nos propres nombrils ici à Brackley" qui a conclu "que j’étais peut-être mieux adapté aux combats à court terme sur un championnat, sur une voiture et que Mike était le meilleur d’entre nous et mieux placé pour faire le travail que je faisais en tant que directeur de la technologie. Nous avons proposé quelque chose ensemble, cet échange, que nous pensons être une meilleure façon de se battre ensemble."
Alors que l’équipe prévoit déjà d’apporter une série d’améliorations à sa W14 dans les courses à venir, Allison ajoute que cette F1 n’est pas dépourvue de caractéristiques positives.
"Elle est fiable - je touche du bois - c’est une force indéniable. Elle a un excellent moteur, un duo de pilotes de rêve. C’est une meilleure base que la plupart des équipes sur la grille, mais jusqu’à ce qu’elle soit la plus rapide, nous aurons toujours l’impression d’être faible."
"La W14 est suffisamment douce pour ses pneus, mais pas aussi bonne que certaines autres voitures que nous avons fabriquées dans le passé. Elle a plus d’appui que la plupart des autres F1 mais ce n’est pas suffisant. Ses caractéristiques de pilotage laissent un peu à désirer et doivent être travaillées, c’est certain."
"Mais rien de tout cela n’est nouveau. Nous en avons parlé la plupart des week-ends et cela fait partie de ce que cette équipe doit régler pour avoir de nouveau une F1 capable de gagner chaque Grand Prix."
Et lorsqu’on lui demande avec quelles équipes il voit Mercedes se battre d’ici la fin 2023, sa réponse commence par une insistance sur le fait qu’il se concentre uniquement sur la progression… puis se termine avec la certitude que Mercedes va – éventuellement – chatouiller Red Bull et Max Verstappen.
"J’essaie de ne pas vraiment penser en ces termes. Concentrons-nous simplement sur les domaines d’opportunité de la voiture pour la faire progresser. À quelle vitesse pouvons-nous exploiter ces opportunités avec des pièces ou des approches différentes, en espérant que cela améliorera nos chances à un week-end donné ?"
"Plus tôt nous pourrons le faire, et sur la pente la plus raide possible, meilleures seront nos chances dans un week-end donné et contre une équipe donnée et dans le championnat."
"Mais nous sommes tout à fait réalistes quant aux performances significatives du Red Bull et en particulier de Max. Ils vont être une opposition extrêmement difficile à traquer mais, en temps voulu, nous voulons la dépasser."
Pour cela, Allison doit se plonger dans un concept qu’il n’a pas développé directement sous sa supervision.
"J’étais beaucoup moins impliqué que je ne l’avais été en tant que directeur technique sur la W14. Je manœuvrais plutôt pour préparer 2026 que la voiture actuelle. C’est certainement un gros effort de se mettre au courant de tout ce qui fait cette voiture. Mais c’est excitant, amusant et intéressant. Et un plaisir d’être de retour à fond sur une F1."