Revenu aux commandes de la direction technique de Mercedes, James Allison se plaît apparemment dans ses fonctions.
Mercedes a ainsi annoncé la prolongation à long terme du contrat du leader technique de l’équipe, pour une durée non-précisée.
La carrière de James Allison connaît donc quelques oscillations. Pourquoi avoir pris du recul (comme directeur technique en chef), puis être revenu à la tête de la direction technique... pour finalement prolonger à long terme ? James Allison est-il par exemple enthousiasmé par l’idée de faire revenir Mercedes au premier plan ? Par la réglementation technique de 2026 ?
« Je pense que je n’y ai pas pensé quand je suis revenu, c’était plus instinctif. On m’a demandé si je pouvais aider et j’ai dit ’oui’". »
« Et puis, avec le temps qui s’est écoulé depuis, j’ai eu envie de continuer, parce que c’est amusant et que j’espère que je joue mon rôle. »
« Et il est certainement utile pour une équipe de savoir qu’elle a de la stabilité. C’est certainement une grande chose pour nous de savoir que nous avons cette stabilité avec Toto et j’espère, dans une moindre mesure, que les gens ici seront rassurés de savoir que c’est le cas (avec moi). »
« Aussi, cela aide nos partenaires à savoir que nous avons cette stabilité ; et cela signifie que tous ceux qui nous regardent de l’extérieur peuvent voir qu’il y a un engagement à faire en sorte que l’équipe puisse travailler solidement et connaître de bons succès à l’avenir. »
La W15 sera-t-elle compétitive ?
De retour aux affaires, après avoir succédé à Mike Elliott, James Allison a donc pu superviser le travail autour de la W15. Elle aura pour mission d’inverser la courbe du déclin pour Mercedes, pour au moins en faire une prétendante aux victoires l’an dernier.
La Mercedes F1 représentera un total changement de concept a priori. Est-ce enthousiasmant ou intimidant pour James Allison ?
« Nous espérons avoir fait du bon travail avec la nouvelle voiture, et nous espérons avoir remédié à certaines des lacunes qui ont été affichées publiquement l’année dernière. »
« À cette époque de l’année, il est impossible de ne pas ressentir de l’appréhension, de l’excitation et de la peur. »
« Ce sont toujours les émotions que l’on ressent et j’imagine que même Red Bull, après une année de si bonnes performances, ne dormira pas tranquillement, car personne ne sait ce que les autres vont délivrer sur la piste. »
Il semble qu’Allison ait trouvé au moins la parade pour rendre l’arrière de la W15 moins imprévisible...
« Cependant, ce que nous pouvons espérer, c’est que certaines des caractéristiques les plus regrettables de l’arrière de notre voiture seront un peu plus amicales pour nous. Et nous pouvons espérer que la tenue de route de la voiture sera plus heureuse. »
« Tout cela ne se voit que dans les chiffres des simulations, mais il est raisonnable de penser que nous avons fait des progrès dans ce domaine. »
« En plus de cela, il y a toutes les ‘tâches ménagères’ normales pour alléger le poids de la voiture, pour avoir plus d’appui, pour obtenir un peu plus d’unité de puissance avec les réglages au niveau de l’étalonnage. Tout ce travail qu’on est encore capables de faire dans le cadre des règles actuelles. »
« L’avenir nous dira si c’est suffisant. Mais cela va néanmoins être intéressant. Parce que nous nous sommes penchés sur certaines choses que nous savions être des problèmes. Nous avons émis des hypothèses sur la raison de ces problèmes et nous avons corrigé ces problèmes. Il sera intéressant de voir dans quelle mesure nous avons été précis dans notre diagnostic. »
Cependant comme le précise Allison, l’enthousiasme de Mercedes pourrait subir une douche froide au premier Grand Prix, s’il s’avère que la concurrence a plus encore progressé que l’équipe allemande...
« Du point de vue technique au moins, je ne pense pas qu’une équipe ait jamais été autre chose que de l’appréhension à cette époque de l’année, à côté de l’excitation ou autre. »
« Il faudrait être psychotique pour être optimiste, car on ne connaît qu’un seul côté de l’équation. »
« Il y a eu des années où vous avez fait rouler une voiture pour la première fois et où les pilotes sont sortis et ont dit : "C’est une voiture géniale", mais même dans ce cas, vous n’y croyez pas vraiment jusqu’à ce que vous arriviez sur la piste. »
Vers un grand resserrement ou plafonnement des performances ?
De surcroît, les performances notamment en milieu de grille se resserrent et se rapprochent, poursuit Allison.
« Il y a aussi une petite chose qui se cache au fond de nos têtes, c’est que les règles elles-mêmes ont une sorte de limite supérieure en ce qui concerne leur temps au tour. »
En clair, le plafond maximum des performances sur cette génération de F1 pourrait être atteint…
« C’est une limite supérieure beaucoup plus claire que celle de l’ancienne génération de voiture. Elles, plus on les aimait et plus on y travaillait, plus elles devenaient rapides, apparemment sans fin. »
« Je pense que si vous regardez l’année dernière, du début à la fin de la saison, bien que la domination de Red Bull ait été presque totale et qu’elle n’ait pas semblé vulnérable jusqu’à la dernière course de l’année, si vous regardez la situation dans son ensemble, nous avons vu une grille qui se comprime progressivement. »