Contrairement aux Ferrari et aux McLaren, et à l’image de Max Verstappen, Lewis Hamilton, après l’entrée en piste de la voiture de sécurité, à Silverstone, s’était arrêté afin de passer des tendres.
Le pilote Mercedes faisait ainsi un choix agressif, alors qu’il restait tout de même une quinzaine de tours durant le Grand Prix de Grande-Bretagne, traditionnellement punitif avec les pneus.
Le pari avait un but clair : essayer d’aller chercher la 2e place de Lando Norris.
Mais pourquoi ne pas avoir aussi joué la sécurité en restant avec des durs ? Même Helmut Marko a avoué que la durabilité des tendres fut très limite pour Max Verstappen en fin de Grand Prix…
James Allison, le directeur technique, a expliqué ce choix, en mettant en avant un argument central : le premier très long relais de George Russell avec ces pneus tendres en début de course (presque 30 tours).
« Plusieurs autres pilotes ont choisi le pneu dur, mais Lewis a choisi le pneu tendre. »
« Nous savions que nous pouvions faire rouler le pneu tendre pendant un bon nombre de tours et à un bon rythme - George venait de nous le montrer dans une voiture fonctionnant avec le plein de carburant au début de la course, à un rythme décent, avec une bonne dégradation des pneus et de bonnes performances. »
Mais ce ne fut pas le seul argument retenu par le muret des stands Mercedes.
« Plus important encore, nous savons que Silverstone est un circuit difficile pour doubler - un grand circuit rapide et fluide - mais les lignes droites ne sont pas très longues et l’effet du DRS n’est pas très important, donc vous n’avez pas beaucoup de chances de doubler ici. »
« Il faut avoir beaucoup de performance en plus pour que ça marche, donc nous avons pensé que notre meilleure chance de dépasser Norris avec Lewis allait être pendant la phase de chauffe des pneus, une fois que la voiture de sécurité entre en action et que tout le monde essaie d’atteindre la vitesse maximale aussi vite que possible. »
« Nous savions que Norris allait prendre le pneu dur - nous ne le savions pas mais nous nous en doutions - nous savions que nous pouvions être bons sur le pneu tendre et pour quelques précieux tours, cela pouvait nous donner une marge de performance décente par rapport à une McLaren très rapide. »
« Si nous pouvions attaquer pendant ces quelques tours avant que le pneu dur n’atteigne sa température, nous pourrions alors nous rapprocher et par la suite, nous aurions le rythme nécessaire pour rester devant. »
« Notre choix de pneus tendres nous donnait donc la meilleure opportunité d’y parvenir et, en effet, si vous regardez le départ après la voiture de sécurité, sans DRS et lorsque le pneu tendre était le plus performant, même sans DRS, nous avons été incroyablement proches de réussir le dépassement. »
Finalement, on le sait, Lewis Hamilton n’a pas pu dépasser la McLaren de Lando Norris. Avec le recul, James Allison ferait-il donc un choix stratégique différent ?
« En fin de compte, nous n’avons pas été assez rapides pour y parvenir et Norris a été en mesure de s’éloigner progressivement de Lewis une fois que ses pneus sont entrés en action. »
« Mais c’était juste un choix de course et la meilleure opportunité que nous avions ressentie pour dépasser une McLaren très racée ce jour-là. »
« Cela n’a pas payé, mais c’était très amusant et nous avons failli y arriver. »