Mercedes F1 a connu en 2022 et 2023 ses deux saisons les plus difficiles en matière de problèmes à régler, avec une monoplace difficile à comprendre et à faire fonctionner. James Allison, le directeur technique de l’équipe, explique comment ses ingénieurs ont abordé les problèmes et la manière de les régler, loin de l’idée même de "concept" que l’on peut avoir lue à de nombreuses reprises.
"Dans l’esprit d’un designer ou d’un spécialiste de la performance en F1, le concept n’a en fait rien à voir avec la voiture" explique Allison.
"Il s’agit d’un processus par lequel vous décidez à quoi ressemble une bonne voiture et à quoi ressemble une mauvaise voiture."
"C’est votre méthodologie pour passer au crible toutes les nombreuses choses que vous pourriez mettre sur la voiture et ne trouver que celles dont vous pensez vraiment qu’elles vont améliorer le temps au tour, c’est une méthode. La voiture elle-même n’est que le résultat de cette méthode."
"Ainsi, lorsque vous nous parlez de concept, nous entendons ’quoi, vous pensez que notre système de pondération en soufflerie n’était pas bon ?’ C’est ce que le concept signifie pour nous, et la voiture sort tout simplement du lot lorsque nous appliquons ce processus et ce concept."
"Alors, bien sûr, les deux dernières années nous ont obligés à ajuster notre approche et notre méthodologie, notre concept, si vous voulez, et en conséquence, le matériel qui en ressort sera nécessairement différent."
"Il est défini par des décisions différentes et des pondérations différentes de ce qui est important et de ce qui ne l’est pas. On s’enthousiasme pour le résultat final, mais en réalité, c’est l’approche qui détermine notre destin."
Les pontons n’étaient pas "un facteur déterminant"
Allison dément une nouvelle fois que les pontons des W13 et W14 aient été le problème dans le manque de résultat de Mercedes ces deux dernières années. Il explique que c’est la voiture en elle-même qui posait problème, et non seulement cette partie plus visible.
"Je ne vois pas le monde de la même manière que vous, c’est-à-dire en regardant un ponton et en décidant qu’il s’agit d’un concept. Nous avons définitivement emprunté un chemin avec notre voiture, et je dirais que c’est du bout du nez à l’arrière de la voiture, qui n’était pas un chemin compétitif."
"L’aspect le plus visible de cette trajectoire était nos pontons, mais ce n’était en aucun cas le facteur déterminant. Ce n’était pas correct de l’avant à l’arrière et c’est ce que nous avons dû apprendre et gérer, et cela nous a pris plus de temps que nous l’aurions voulu."
"Mais les pontons sont peut-être emblématiques d’une équipe qui a mis un peu trop de temps à comprendre ce qu’il fallait faire, mais ce n’est en aucun cas la caractéristique distinctive qui a scellé notre destin."