Flavio Briatore, Ross Brawn, Aldo Costa, Toto Wolff, Paddy Lowe, Rory Byrne… au cours de sa déjà longue et riche carrière en F1, James Allison, le directeur technique de Mercedes, a déjà travaillé avec de grands noms de ce sport, chez Benetton, Ferrari, Lotus ou bien sûr Mercedes.
Quand Mercedes l’interroge alors pour savoir, qui, durant sa carrière professionnelle, James Allison a le plus respecté et admiré, quel nom lui vient à l’esprit ? Aucun de ceux cités ci-dessus !
Car James Allison porte son regard plutôt vers Bob Bell. Ancien aérodynamicien de McLaren, Bob Bell est passé par Benetton, Jordan, Renault F1 lors de sa carrière. Il était notamment directeur technique de Renault au moment des deux titres de Fernando Alonso. Puis, en 2011, Bob Bell a fini par rejoindre Mercedes, en tant que directeur technique. En novembre 2014, après avoir emmené Mercedes vers le titre, il a quitté l’équipe allemande pour retourner chez Renault (après un bref passage chez Marussia).
« Il y a beaucoup de personnes que j’admire – mais pas autant que Bob Bell. Et cela pourrait être un nom un peu surprenant, car j’ai aussi travaillé avec des grands noms dans le sport » confesse ainsi James Allison.
« Bob est un ingénieur, mais toute personne qui a eu le plaisir de travailler avec lui, n’aura que de bonnes choses à dire sur lui. Son jugement est le plus clair, de manière incroyable. Et, ce qui est encore plus impressionnant, il a une intégrité absolument irréprochable, qui est un exemple pour tout le monde. »
« On ne prononce pas forcément beaucoup son nom. Mais c’est probablement la personne, l’ingénieur, qui m’a le plus influencé. Il place toujours l’équipe en premier, et lui-même en second. Il est juste une personne fantastique. »
« Il apporte de la chaleur, de la vitalité à une équipe ; il donne à toutes les personnes qui travaillent avec lui un large degré d’autonomie, tout en exigeant des standards élevés de leur part. »
« Donc j’ai été assez heureux, particulièrement chez Mercedes, de travailler avec lui. Aussi parce que chez Mercedes j’avais Toto comme boss, je travaillais dans un environnement d’ingénierie dont la structure n’avait pas fondamentalement changée par rapport à ce que Bob avait mis en place, il y a quelques années. »
C’est un tel environnement de travail épanouissant que recherchait James Allison quand il a quitté Ferrari pour Mercedes en 2016. Un drame personnel l’avait poussé à prendre sa décision : après le décès de sa femme cette année-là, Allison a ressenti le besoin de se rapprocher de sa famille, restée au Royaume-Uni.
Le directeur technique de Mercedes s’est confié sur ce drame, dans un ton très personnel et émouvant lors de cette interview, en remerciant son équipe pour son soutien.
« J’étais un peu à la dérive à l’époque. Et je porte toujours ce deuil quatre années après. Mais alors, je pleurais dans ma voiture en allant au travail et en y revenant. Et je savais que j’espérais être utile au travail, pour que je me remette sur pieds. »
« C’était plus un espoir qu’une certitude. L’une des choses pour lesquelles je suis tant reconnaissant pour Mercedes, c’est que, dans cette partie de ma vie où tout allait à l’envers, où rien n’était normal, la partie la plus familière de ma vie restait mon travail, c’était le rythme des courses, la pression de développer une voiture, l’excitation de la victoire, les défis rencontrés au cours d’une saison. Tout cela me semblait familier, et c’était la seule partie de ma vie à l’être. J’ai été très chanceux de m’être vu accorder une place dans une équipe qui était très chaleureuse, dans une équipe qui n’avait pas besoin de moi, mais qui m’a accueilli à bras ouverts, m’a fourni l’espace pour travailler, et qui a créé un environnement dans lequel je pouvais être utile, où je pouvais porter mon deuil, récupérer, tout en ayant le travail le plus enviable et brillant dans toute la pitlane. »
« Donc je me sens plus proche de Mercedes en particulier pour m’avoir accordé cela. »