Deux champions du monde de F1 ont remis en question le succès du nouveau règlement technique "à effet de sol" de la Formule 1 introduit en 2022.
On espérait que les nouvelles voitures permettraient aux voitures de se dépasser plus facilement mais le résultat reste assez mitigé selon Sebastian Vettel.
Le quadruple champion du monde, qui vient de prendre sa retraite de la F1, l’admet : "Je ne veux pas dire que cela a échoué, mais il est certain que beaucoup d’efforts ont été déployés et que tous les efforts n’ont pas abouti, disons-le ainsi."
"Il y a eu du mieux et je pense que ça ira de mieux en mieux avec les ajustements que la F1 pourra faire. Mes anciens collègues devraient s’amuser un peu mieux déjà en 2023 avec les planchers un peu relevés."
Et pour Fernando Alonso, qui passe d’Alpine à Aston Martin en tant que pilote le plus expérimenté de la grille actuelle, "c’était un peu décevant" notamment du point de vue de la compétitivité des 10 équipes engagées.
"Les nouvelles règles ont été l’une des raisons pour lesquelles je suis revenu. Et oui, c’était un peu décevant pour tout le monde de se rendre compte que les choses n’avaient pas radicalement changé. Il y a au plus deux équipes qui peuvent gagner des courses, comme cela a été le cas ces dernières années."
"Et l’écart entre les deux ou trois meilleures équipes et le milieu de peloton est encore trop grand. Dans 50% des courses, nous sommes à un tour du vainqueur. Nous n’avons donc pas encore atteint le résultat que la Formule 1 visait avec les règles."
Les règles auront un plus grand impact que le plafond budgétaire
Alonso doute même que le plafond budgétaire "aura l’impact le plus important" sur les saisons à venir mais a de plus grands espoirs quant à la nature des nouvelles règles techniques en général.
"Les règlements sont très restrictifs. Il n’y a plus beaucoup de place pour inventer. Les meilleures équipes sont assez proches de la limite et les autres vont rattraper leur retard. Le resserrement viendra de là, pas des budgets. Car les meilleures têtes sont dans les meilleures équipes."
La plupart des pilotes de Formule 1 actuels ont également déclaré que les F1 de 2022 ne sont plus aussi amusantes à conduire.
"Ces F1 sont très lentes dans les virages lents. En raison du poids élevé, on a toujours l’impression d’avoir 100 litres de carburant à bord. Elles prennent vie dans les virages rapides - et plus la vitesse est élevée, plus il y a d’adhérence. C’était le cas auparavant dans une certaine mesure, mais l’effet d’aspiration est beaucoup plus important avec ces voitures."
L’avantage d’embaucher Alonso !
Quant à son passage d’Alpine à Aston Martin, Alonso admet qu’il repart de zéro avec un nouveau projet. Il souligne au passage l’importance de son propre passage chez Alpine !
"Ce n’est un secret pour personne que j’ai eu des problèmes avec la direction assistée l’année dernière. Maintenant, c’est parfait et tous les pilotes qui ont conduit l’Alpine depuis lors ont fait l’éloge de la direction. C’est l’avantage d’embaucher Alonso et l’inconvénient de le perdre."
Invité par Mike Krack à devenir ambassadeur d’Aston Martin après sa carrière en F1, Alonso admet qu’il est prêt à rester en Formule 1 dans un rôle non lié à la course une fois sa carrière de pilote terminée dans "deux ou trois ans" - mais précise qu’il est peu probable que ce soit à temps plein.
"Je ne veux pas fermer des portes, mais ce n’est pas en haut de ma liste de souhaits pour le moment. Notre métier, c’est aussi beaucoup de déplacements, ce qui est supportable car on fait alors un métier qu’on aime faire. Si je devais voyager pour faire quelque chose que je n’aime pas vraiment, ma batterie interne se viderait rapidement."