Le gabarit des F1 modernes est devenu un sujet de discussion, alors que les monoplaces dépassent allègrement les 5 mètres de longueur et qu’elles excèdent les 800 kilos. La FIA a promis un retour à des voitures plus réduites en 2026, mais Fernando Alonso n’y croit pas vraiment.
"Je ne pense pas que cela changerait grand-chose au spectacle" tempère le pilote Aston Martin F1. "Je pense que c’est plus la taille des voitures que leur poids qui rend les choses un peu plus difficiles, les dépassements et les bagarres dans les premiers virages de la course."
"Il est maintenant difficile de positionner la voiture, juste à cause de sa taille, pas à cause de son poids. Je pense donc qu’il sera difficile de réduire le poids de manière significative, car les moteurs hybrides seront toujours plus lourds que les moteurs normaux et la sécurité sur ces voitures est également beaucoup plus élevée."
"Je sais donc qu’il y a un certain intérêt à aller dans cette direction. Voyons ce qu’ils peuvent faire. Ce sera toujours bienvenu et c’est toujours plus amusant de conduire des voitures légères, mais au bout du compte, je pense que c’est surtout leur taille qui rend les courses un peu plus difficiles."
Les roues, principal symptôme de cet excès ?
Sergio Pérez estime lui aussi que la taille des F1 est délicate sur les circuits les plus étroits et les plus sinueux. En revanche, il déplore en particulier la taille des roues des monoplaces, même s’il ne réclame pas de changement à tout prix.
"Je pense que les dimensions de cette voiture ont probablement un impact dans des endroits comme Monaco, où il est plus difficile de faire de la course. Mais à part cela, je pense que les pneus et la taille de la voiture sont probablement un peu trop grands" a déclaré Pérez.
"Bien que nous puissions suivre un peu mieux, il semble préférable de protéger, de défendre sa position. Je serais donc favorable à une voiture plus légère, mais je ne pense pas que ce soit un problème majeur pour moi. C’est aussi la taille de la voiture qui nuit un peu à la course."
Des propos que rejoint Lewis Hamilton, même s’il estime quant à lui qu’il y aurait du poids à gagner sur certains éléments : "J’ai un avis similaire. Je pense que les dimensions sont assez bonnes. J’aime bien la taille de la voiture, mais il y a évidemment des endroits où elle est étroite, comme l’a dit Checo."
"Mais je pense que c’est le poids qui est allé trop loin. Cette année, nos roues pèsent un poids ridicule. Ce n’est pas nécessaire. Nous avons déjà eu des roues légères par le passé, et les voitures, les zones de freinage sont plus longues, mais je pense qu’il y a de bons changements à faire pour l’avenir. Ce n’est pas ma décision, évidemment."
La FIA doit encore "trouver le compromis parfait"
George Russell, qui est pilote Mercedes F1 et président de l’association des pilotes, donne son avis : "Si vous roulez à 160 km/h, que votre voiture pèse le même poids qu’un bus et que vous percutez quelque chose d’autre comme une Smart, le bus fera plus de dégâts. C’est donc là que les ingénieurs de la F1 et de la FIA doivent trouver le compromis parfait."
De son côté, Max Verstappen est d’accord avec Alonso et ne croit pas que la FIA saura réduire le poids et la taille de ses voitures de manière drastique. Il aimerait toutefois - et l’on revient au sujet des roues de 18 pouces et des suspensions qui les accompagnent - des voitures plus agiles.
"Honnêtement, ce sera un peu irréaliste parce que sinon, nous n’aurions pas atteint un poids aussi lourd. De plus, en 2026, avec la plus grosse batterie, cela pèsera beaucoup plus lourd, donc je ne suis pas sûr que cela aille dans la bonne direction."
"Mais je serai toujours en faveur de voitures plus légères parce que j’appréciais davantage la voiture de 2021 plus que celle d’aujourd’hui en termes d’agilité. Aujourd’hui, la voiture à basse vitesse est un peu un bateau" conclut le pilote Red Bull.