Le meilleur pilote en F1 est-il le plus rapide ou le plus à même de s’adapter à toutes les circonstances ?
Analysant la réussite de Max Verstappen chez Red Bull, Alexander Albon pointait par exemple son extraordinaire capacité d’adaptation.
Fernando Alonso a aussi prouvé son adaptabilité : en changeant d’équipe au fil des années ou même de discipline, entre le Dakar, les 24 Heures du Mans ou les 500 Miles d’Indianapolis !
Au début des années 2000 également, le pilote Renault F1 avait dû adapter son style de pilotage pour tirer le meilleur parti parti des pneus Michelin.
« La capacité à s’adapter vient d’un très jeune âge » nous a-t-il confié.
« Je me souviens que lorsque je faisais du karting, de six à onze ans, je ne courais que dans ma région d’origine au nord de l’Espagne. Le temps y est très changeant, mais nous n’avions pas de pneus pour sol humide ou pour sol sec. Nous avions seulement les pneus qui venaient avec le kart lorsque nous l’avons acheté, donc nous utilisions toujours ce pneu quelles que soient les conditions météorologiques. »
« J’expérimentais et j’avais tant d’expérience pour mon âge à l’époque ; chaque fois qu’un kart arrivait chez nous avec un problème, je sautais dedans et fournissais des retours sur ce qui n’allait pas. Très tôt dans ma carrière, je changeais de véhicule chaque heure, chaque jour, chaque semaine, et j’ai appris à extraire le maximum de différentes machines. »
« Dès le départ, le fait de devoir s’adapter était une chose normale dans ma carrière. Vous devez vous réinventer chaque saison, chaque course, pour essayer de surpasser vos concurrents. »
En naviguant de discipline en discipline, Fernando Alonso a donc tiré de précieux enseignements… Peut-il détailler ? En quoi cela a-t-il fait de lui un meilleur pilote ?
« J’ai appris beaucoup de choses dans d’autres séries et d’autres catégories. La manière d’aborder une nouvelle discipline comme l’Indy 500 ou la course d’endurance est de partir de zéro. Vous devez recommencer à zéro car ce que vous apprenez en F1 n’est pas applicable en termes de style de pilotage pour quelque chose comme l’Indy 500, la course d’endurance ou le rallye tout-terrain. Lorsque vous êtes bien établi en F1, ou dans n’importe quel sport, il est facile de tomber dans le piège de ne pas s’améliorer ou d’apprendre de nouvelles choses parce que vous pensez que vous savez déjà tout. »
« Vous devez être humble dans votre approche d’une nouvelle série et lorsque vous l’êtes, c’est comme être un débutant ou un rookie à nouveau : vous êtes prêt à absorber toutes les informations que les spécialistes de cette série vous donnent. Être humble et absorber tout ce que je pouvais en courant dans ces différentes séries a fait de moi un meilleur pilote de F1. Je ne sais pas exactement dans quel domaine ou quelle partie spécifique d’un week-end de F1, mais je suis sûr que mon expérience et mes apprentissages d’autres séries ont fait de moi un meilleur pilote. »