L’équipe doit moins parler et davantage performer : c’est ainsi que Fernando Alonso avait vivement exprimé sa frustration sur les performances d’Aston Martin F1, après une série de Grands Prix très décevants (voir notre article).
Les nerfs de l’Espagnol seront mis à rude épreuve ce week-end, en Hongrie. Car c’est à ce Grand Prix qu’Aston Martin F1 apportera des évolutions cruciales pour la deuxième moitié de saison. Si elles n’apportent pas la performance prévue, on n’aimerait pas être à la place des dirigeants de l’équipe !
Et notamment à la place de Tom McCullough, le responsable performances d’Aston Martin F1.
Cependant celui-ci tient tout d’abord à minimiser l’importance de l’évolution du Hungaroring : il ne faudra donc pas en attendre des miracles…
« La preuve du pudding est toujours dans l’assiette (sic !), nous l’avons constaté avec ces règlements au cours des dernières années. »
« Les évolutions du Hungaroring, c’est un changement raisonnable dans la philosophie de la voiture, mais avec toutes ces choses, c’est relatif, c’est relativement petit. »
« La voiture ne va pas passer de l’endroit où elle se trouve actuellement à l’avant de la grille, il s’agira plutôt de savoir si elle va dans la bonne direction - pour résoudre les problèmes que nous rencontrons et dans quelle mesure, nous verrons. »
« Le pas que nous faisons est plus important en Hongrie, oui, mais nous verrons. »
Tom McCullough précise par la suite qu’Aston Martin F1 fait face à des problèmes de production. Des pièces seront donc plutôt attendues à Spa que sur le Hungaroring.
« On est très limités pour produire à temps les pièces principales de ces évolutions, nous les destinons donc à la Hongrie. Mais il y aura aussi des pièces spécifiques à chaque circuit, comme l’aileron arrière à faible traînée, pour Spa. »
Une AMR24 qui ne met pas assez les pilotes en confiance
Quoi qu’il en soit, la comparaison entre 2023 et 2024 est rude pour Aston Martin F1. L’an dernier à pareille époque, l’équipe avait 196 points et six podiums. Cette année, l’équipe a marqué 68 points et ne compte aucun podium.
Mais qu’est-ce qui ne va pas sur cette AMR24 selon Tom McCullough ?
« Nous avons des caractéristiques d’équilibre qui ont rendu la voiture un peu plus difficile à régler et à conduire, mais la plupart des gens luttent avec ces problèmes. »
« Nous n’avons pas apporté de grands changements à la voiture au cours des dernières courses, et les changements [pour Silverstone, avec un nouvel aileron avant] faisaient partie du processus de développement habituel. »
« Nous avions la même voiture au Canada qu’à Silverstone, et nous avons eu un week-end beaucoup plus compétitif à Montréal, et nous en comprenons les raisons. »
Il y a des signes encourageants pour Aston Martin F1 néanmoins. Tout d’abord, le nouvel aileron de Silverstone semble avoir produit quelques résultats, l’équipe ayant signé une double arrivée dans les points. Mais l’AMR24 demeure trop peu stable notamment en virages à haute vitesse et dans les virages les plus longs.
Tom McCullough donne quelques précisions sur ces difficultés...
« Depuis les essais hivernaux de Bahreïn, par rapport à la voiture de l’année dernière, nous avons constaté certaines caractéristiques sur lesquelles nous avons essayé de travailler pour les réduire. Nous équilibrons cela en ajoutant plus d’appui aussi, parce qu’avec les caractéristiques que nous avons, si nous ajoutons juste un appui aérodynamique efficace, la voiture va plus vite. Nous le savons tous. Nous sommes donc en train d’équilibrer ces deux éléments. »
« L’équilibre de la voiture est peut-être plus difficile à trouver dans les virages les plus longs. C’est plus difficile que sur les circuits où les virages sont beaucoup plus courts. L’équilibre n’est pas aussi idéal dans ce cas. »
« Nous jouons donc sur ce compromis. En fin de compte, nous voulons une voiture qui soit facile à travailler en piste, facile à conduire pour les pilotes, et qui soit plus performante. »