Fernando Alonso admet que de nombreux pilotes de F1 ne savent pas ce que signifie avoir une "vie normale" après s’être concentrés sur la course automobile dès leur plus jeune âge.
L’Espagnol est arrivé en F1 en 2001 et entame maintenant sa 19e saison complète depuis son retour avec Alpine en 2021.
Bien qu’il soit conscient que son travail a affecté les relations personnelles et d’autres aspects de sa vie en dehors de la course, Alonso a du mal à indiquer précisément quels domaines ont été les plus touchés.
Lorsqu’on lui a demandé si la Formule 1 lui avait coûté une vie "normale", Alonso l’admet à Beyond The Grid : "Je dirais oui, mais je ne sais pas si je peux entrer dans les détails sur ce que j’ai raté ou ce que cela a coûté comme vie normale."
"Je ne peux pas dire exactement ce que j’ai raté ou ce que j’ai perdu. C’est sûr, quand tu es dans le paddock quand tu as 19 ans, et maintenant j’ai 40 ans, je suis sûr que j’ai perdu des moments de vie, et évidemment, vous êtes loin de votre famille pendant la majeure partie de votre vie et de vos amis aussi, et peut-être que vous en perdez certains."
Cependant, Alonso reconnaît que lui-même et les autres à sa place sont prêts à faire des sacrifices lorsqu’ils poursuivent ce rêve de courir en Formule 1. Et selon lui les pilotes de F1 n’ont pas de référence sur ce à quoi ressemble une vie normale, étant donné que la plupart se sont concentrés sur leur carrière dès leur plus jeune âge.
"Lorsque vous entrez en F1, vous ne faites que vivre un rêve que vous avez commencé lorsque vous étiez pilote de karting, quand vous visez à devenir pilote de Formule 1. Ensuite, vous y arrivez et vous êtes prêt à sacrifier tout ce qui accompagne ce rêve."
"Mais, parce que nous n’avions pas une vie normale, parce que même à partir de 10 ou 12 ans, nous avons couru au niveau international en karting, etc., nous ne savons pas exactement ce que signifie avoir une vie normale. Il y a donc un décalage."
Alonso ne pense pas non plus que ses deux années d’absence de la Formule 1 en 2019 et 2020 lui aient permis d’avoir une vie plus "normale", étant donné qu’il était occupé par d’autres catégories.
"Je vous le dis, ces deux années ont été si intenses. Je changeais de voiture tous les week-ends. Je pilotais pour Toyota dans le Championnat du monde d’endurance, mais la semaine suivante, j’étais à Doha avec la voiture du Dakar, surfant sur les dunes, apprenant à conduire sous un fort soleil."
"Et puis la semaine suivante, j’étais à Indianapolis, et ce furent deux années très, très intenses de changement de voitures, pour avoir toujours un volant entre les mains. Donc encore une fois, je n’ai pas eu une vie normale, disons-le."
Et Alonso n’est pas pressé de goûter à une vie normale de retraité de la F1 !
"Je suis à un moment de ma vie où je veux consacrer mon temps à la F1. Physiquement, je pense que les voitures d’aujourd’hui ne sont pas très exigeantes. Peut-être que cela aurait été plus une limitation en 2004 ou 2005."
"Je me sens bien, j’ai des avantages avec mon expérience. Maintenant, tout le monde commence à connaître ce pneu de 18 pouces mais je le connais très bien du WEC."