La FIA est intimement liée à la Formule 1 et vice-versa. Leur évolution s’est faite ensemble et si la F1 a eu besoin de changement pour capter un nouveau public, la Fédération, basée à Paris, admet qu’elle doit aussi évoluer.
C’est en tout cas le constat qu’a fait le nouveau président, Mohammed Ben Sulayem, dans un entretien avec Agnès Carlier, avec le sujet toujours brûlant de la gestion pyramidale de la FIA et des directeurs de course qui prévalait jusqu’à maintenant.
"Oui, nous devons changer notre approche du sport automobile. Par exemple, j’aimerais voir que même s’il m’arrive quelque chose, si je décide demain de prendre ma retraite ou si je ne veux plus être la personne en charge, le sport doit continuer sans que mon absence ne se fasse remarquer."
"Regardez les commissaires, la F1 est un défi. C’est le sommet du sport et le sommet de la technologie, et nous devons chercher des directeurs de course. Le GPDA me parle en ce moment de la situation concernant les directeurs de course."
"Je leur ai demandé de m’aider à trouver les directeurs dont nous avons besoin. Ce n’est pas une décision à prendre du jour au lendemain ! Vous devez les trouver et vous devez les former. Nous pouvons suivre un schéma de rotation. Si quelqu’un est absent parce qu’il est malade, comment on gère ça ? Que faisons-nous ? L’événement s’arrête ou nous mettons un responsable qui n’a rien à voir avec l’événement ?"
"Cela fonctionne toujours car vous avez un règlement. Mais l’événement et le sport doivent continuer. Nous devons former des remplaçants. Si nous ne le faisons pas maintenant, nous aurons le même problème l’année suivante. Nous avons déjà commencé avec le contrôle de course virtuel de la FIA."
"Le contrôle virtuel de la course fonctionne maintenant depuis Genève. Lorsque je suis allé dans certains clubs, j’ai vu ce système et je me suis demandé pourquoi nous ne l’adapterions pas et ne développerions pas ce système à la FIA."
"Bien sûr, la FIA peut le faire d’une manière différente. Quels en sont les avantages ? Tout d’abord, c’est un renfort pour les commissaires. Ensuite, ce qui est la raison principale à mon avis, c’est aussi une meilleure formation des commissaires."
La FIA se doit donc se remettre au niveau exigé par la F1, qui a beaucoup plus de succès depuis quelques années. Pourquoi d’ailleurs, selon Ben Sulayem ? Il n’y a pas Liberty Media qui est à remercier pour lui.
"Je pense que cela a à voir avec la pandémie. La pandémie a affecté la mentalité des gens. Les gens veulent vivre et apprécier maintenant qu’ils ont une année supplémentaire de vie comme nous le faisons."
"Nous prenons parfois les choses pour acquises. Qui aurait imaginé que nous serions enfermés pendant si longtemps et que des gens mourraient du Covid ? C’était un cauchemar. Maintenant, dans tous les pays, les gens veulent profiter de la vie."
"J’ai l’impression que c’est une réinitialisation majeure, d’une certaine manière. Je l’espère. Nous avons des maladies et nous prenons des comprimés. Soyez reconnaissant d’avoir ces comprimés, imaginez nos ancêtres, ils n’ont jamais eu ça. Nous devons être reconnaissants."
"Une chose positive est que l’Amérique se positionne aussi. Il y a eu des tentatives pour avoir des pilotes américains avant, et un GP des USA. La FIA a réussi pendant un certain temps, mais les efforts n’ont pas abouti. Et maintenant ça revient, les Américains sont différents avec la F1."
"À la FIA, nous devons combiner la régularité et le travaille très étroit avec Stefano Domenicali (PDG de la F1), pour que le championnat soit à la fois compétitif et divertissant, et pour garder le côté business."