Après la Formule E, qui se rend en Arabie Saoudite depuis deux ans, c’est la Formule 1 qui a annoncé la première course de son Histoire dans le pays. Mais compte tenu du contexte politique du pays, cette décision n’est pas appréciée de tous.
On sait qu’en 2017, Sebastian Vettel avait refusé de se rendre dans le pays pour la Race of Champions, refusant de participer à une épreuve sportive dans un pays dans lequel le droit des femmes était bafoué.
Avec son projet de course à Jeddah en 2021, puis à Qiddya (illustration) en 2022 dans un complexe touristique massif, l’Arabie Saoudite veut développer son attrait pour les sports et le tourisme qui est lié à ceux-ci, mais Amnesty International craint que le pays cherche à redorer son image grâce au sport.
"La Formule 1 doit réaliser qu’un Grand Prix d’Arabie Saoudite en 2021 ferait partie de l’effort actuel de nettoyer par le sport le bilan catastrophique du pays au niveau des droits de l’homme" a déclaré Felix Jakens, directeur des campagnes d’Amnesty International UK.
"La tentative ratée d’acheter le club de Newcastle United n’a pas découragé les autorités saoudiennes, qui voient apparemment le sport d’élite comme un moyen de redorer leur réputation sévèrement écornée."
"Malgré tout le bruit fait autour du droit accordé aux femmes saoudiennes de pouvoir conduire sans être arrêtées, les autorités ont récemment enfermé et torturé plusieurs activistes des droits des femmes, dont Loujain al-Hathloul et Nassima al-Sada."
"Si le Grand Prix d’Arabie Saoudite est disputé, la F1 doit au minimum insister sur le fait que tous les contrats contiennent des normes de travail strictes sur l’ensemble des chaînes d’approvisionnement, et que tous les événements de compétition soient ouverts à tout le monde sans discrimination."
"Avant la course de Jeddah, nous conseillons fortement à tous les pilotes, propriétaires et équipes de F1 de considérer l’idée de s’exprimer au sujet de la situation des droits de l’homme dans le pays, notamment en exprimant leur solidarité avec les défenseurs des droits humains emprisonnés."
La Formule 1 se défend évidemment de mettre de côté des grands principes éthiques au profit des finances, et promet que les événements sont organisés dans le respect des droits fondamentaux : "Depuis des décennies, la F1 a travaillé pour être une force positive partout où elle court, ce qui inclut des bénéfices économiques, sociaux et culturels."
"Des sports comme la F1 se positionnent pour dépasser les frontières et les cultures, et regrouper les pays et communautés ensemble afin de partager la passion et l’excitation de cette incroyable compétition."
"Nous prenons nos responsabilité très au sérieux et nous nous sommes déjà positionnés sur les droits de l’homme et sur d’autres problèmes clairs avec nos partenaires et les pays organisateurs, qui s’engagent à respecter ces droits dans la manière dont les événements sont organisés."