Mario Andretti a connu une carrière exceptionnelle en sport automobile. Vainqueur du Daytona 500 en NASCAR, il a aussi remporté l’Indy 500, le championnat IndyCar, mais également le championnat du monde de F1.
Mais l’Américain garde un souvenir douloureux de ses jeunes années en compétition, car elles étaient irrémédiablement liées aux décès de plusieurs de ses amis et compétiteurs, dans des accidents qui étaient monnaie courante.
Il a aussi connu un drame en Formule 1, puisque son équipier Ronnie Peterson est mort l’année de son titre, et précisément à Monza, le jour où Andretti a été sacré. Une couronne qu’il admet "ne pas avoir pu célébrer".
"J’ai perdu certains de mes amis les plus proches dans ce sport, et je déteste en parler" reconnait Andretti. "Mais vous savez, au début de ces saisons, surtout quand je suis passé aux midgets, vous regardiez le briefing des pilotes et vous vous demandiez qui serait encore là à la fin."
"Nous en perdions quatre à six chaque année. En 1964, en ’sprint cars’, nous avons perdu deux pilotes dans chacune des deux courses - quatre dans deux courses différentes. Et l’un d’entre eux était mon coéquipier."
"Je l’ai vu mourir brûlé et j’ai pris sa place"
Bien qu’il soit énormément attaché à l’Indianapolis Motor Speedway, Andretti rappelle le triste bilan du circuit en matière de pertes humaines. Il se souvient même avoir accédé au plus haut niveau de la monoplace d’une terrible manière.
"Cet endroit a fait 52 victimes. L’année avant que je ne pilote en IndyCar, j’étais en spectateur à l’intérieur du circuit, à la recherche d’une course, et il y a eu un décès. Bobby Marvin a été tué dans le virage 2, et je l’ai vu mourir brûlé. Et c’est moi qui ai pris sa place."
Andretti reconnait s’être forgé une carapace au fil des ans pour supporter les pertes qu’il vivait, mais il assure ne jamais avoir perdu sa sensibilité. En revanche, l’envie de piloter était toujours plus forte.
"On m’a souvent reproché d’avoir la peau dure. Non, non. J’ai une âme, j’ai un cœur. Mais j’ai fait face à la situation en ne la gérant pas. Je ne me suis pas attardé sur cela. Il suffit de se dire que l’on est entre les mains de la providence divine."
"J’étais animé d’une telle passion et d’un tel amour pour ce que je faisais que rien ne pouvait me décourager. Malheureusement, en cours de route, j’ai perdu certains de mes amis les plus proches. Il fallait aller de l’avant. C’était terrible à tous points de vue, parce qu’on ne peut jamais s’y habituer."