Les dernières courses ont été émaillées de plusieurs polémiques liées à l’octroi – ou non – de pénalités. Au Canada, pour avoir rejoint la piste de manière peu sûre, Sebastian Vettel a été pénalisé de cinq secondes ; au Red Bull Ring, dimanche dernier, Max Verstappen, suspecté d’avoir forcé Charles Leclerc à sortir de la piste, a été au contraire épargné par les commissaires.
Michael Masi, le directeur de course de la FIA, qui a succédé à Charlie Whiting, est, depuis, sur tous les fronts pour justifier ces décisions.
« La F1, la FIA, les équipes et les pilotes sont vraiment partenaires pour s’assurer que le processus de décision des pénalités soit accompli avec succès, et pour qu’il soit aussi solide que possible » a-t-il tout d’abord rappelé.
« Mais au bout du compte, du point de vue du règlement, il y a des règles à appliquer ».
« Il y a divers processus et discussions à mener à bien, pour changer ces règles – afin de savoir quand les changer, et comment. Mais notre rôle, aujourd’hui, est de s’assurer que ces règles soient appliquées. »
Les règles sont une chose, leur interprétation en est certes une autre. A ce propos, la FIA avait annoncé, en début de saison, par la voix de Charlie Whiting, adopter une approche plus permissive et libérale « let them race », pour favoriser les batailles roue-contre-roue ; voilà ce qui explique peut-être pourquoi Max Verstappen fut blanchi au Red Bull Ring ; mais après le Grand Prix du Canada, Kimi Räikkönen s’était publiquement plaint du non-respect de cette nouvelle doctrine et de l’inconstance de la FIA…
Michael Masi a donc tenu à mettre les choses au clair.
« La philosophie du ‘laissez-les courir’ a été relancée il y a deux années, avant ma prise de fonctions. »
« Nous essayons vraiment de faire de notre mieux pour éviter que des incidents un peu bêtes ou secondaires, qui auraient peut-être, il y a deux ou trois ans, été pénalisés, ne le soient plus aujourd’hui, nous faisons en sorte qu’ils aient moins de conséquences. »
Ceux qui comparent ainsi l’incident Charles Leclerc – Max Verstappen avec celui qui avait opposé Nico Rosberg à Lewis Hamilton, en 2016 sur le même Red Bull Ring, sont ainsi renvoyés à leurs chères études par Masi.
« Je déteste les gens qui remontent à des années en arrière, parce que le règlement a évolué ; la façon de l’interpréter a évolué, et tout le monde a été impliqué dans cette discussion. Donc quand nous commençons à parler de précédents, d’il y a deux ou trois ans, dont l’interprétation aurait été contradictoire [avec un incident ayant lieu en 2019], cette comparaison est affaiblie à bien des égards, puisque la manière d’interpréter les décisions a évolué. »
A l’heure actuelle, le directeur de course de la FIA doit enchaîner les prises de parole publiques pour justifier les décisions prises par les commissaires – sur lesquelles Michael Masi n’a pas d’influence directe.
Cette suractivité médiatique est-elle le reflet d’une pression trop importante ?
« La pression est toujours sur nous. Je ne sens personnellement pas de pression supplémentaire après le Canada. Tous les commissaires considèrent chaque cas en appréciant ce qu’il mériterait comme pénalité. Tous les commissaires sont des hommes et des femmes très estimés dans leur domaine, ils sont expérimentés, car cela est nécessaire pour qu’ils endossent finalement leur rôle d’arbitre. »
« Je ne sais pas si la pression a augmenté tant que cela. C’est mon 9e Grand Prix dans ce rôle, donc pour moi, la pression est là en permanence. »