Lando Norris, parti 2e du Grand Prix de Grande-Bretagne, a fini la course à la même position : égalant ainsi son meilleur résultat en carrière et affichant la superbe forme des McLaren.
Ce Grand Prix à Silverstone était-il le meilleur de la carrière du jeune Britannique ?
« Je dirais probablement l’un des meilleurs. Je dirais le meilleur, le plus excitant. Je pense que votre premier podium en Formule 1 est toujours très, très spécial, c’est celui dont vous vous souvenez pour toujours, mais peut-être pas quand vous en avez autant que (Max Verstappen et Lewis Hamilton). »
« Mais pour moi, je suis encore dans cette phase où chaque podium signifie beaucoup et surtout mon premier ici, à mon Grand Prix à domicile, est très spécial, entendre tout le monde chanter et voir tous les fans, voir toute l’équipe en dessous du podium… »
Lando Norris a même mené les premiers tours de piste, après un départ réussi, sous les hourras enflammés du public connaisseur de Silverstone. Qu’a-t-il ressenti ? »
« Mon cœur battait un peu plus que d’habitude et j’ai regardé la foule à plusieurs reprises. »
« L’équipe a fait du bon travail, elle a amélioré la voiture. Ces derniers week-ends, nous avons été extrêmement bons, alors je suis très heureux pour eux. Mais oui, le départ m’a un peu sauvé, m’a permis d’éviter le chaos derrière, car on ne sait jamais ce qui peut se passer dans les premiers virages. »
« J’ai réussi à pousser un peu les premiers tours, ce qui était exactement ce que nous voulions faire. Cela ne se passe pas toujours comme prévu, mais nous avions prévu cela et cela m’a permis de me sortir du pétrin - et nous avions un très bon rythme au premier relais. Nous avons réussi à nous détacher de tout le monde et à accompagner Max un peu, mais pas autant que ce que j’aurais aimé faire. »
La 2e place aurait pu cependant être perdue en fin de course : car Max Verstappen devant, comme Lewis Hamilton derrière, avaient chaussé des tendres après la voiture de sécurité. Et les deux McLaren étaient en durs.
Lando Norris aurait-il aimé avoir aussi des tendres ?
« Il est très difficile de répondre à cette question. Aurais-je préféré les tendres ? Est-ce que ça m’aurait permis d’être moins stressé pendant les trois premiers tours après la voiture de sécurité ? Je pense que oui. Je n’avais pas de nouveau train de tendres. Les autres avaient-ils des tendres usagés ? Je ne crois pas. »
« Presque nouveaux » rétorque Max Verstappen.
Et Lando Norris de poursuivre en confirmant ne pas comprendre le choix de McLaren.
« Nous aurions donc été dans la même situation. Je ne vois donc pas pourquoi nous n’aurions pas dû le faire. J’ai l’impression que nous nous sommes mis beaucoup plus de pression pour essayer de faire fonctionner le dur avec une voiture de sécurité à seulement 10 tours de l’arrivée. Nous en parlerons. Je leur ai dit de penser aux pneus tendres, en insinuant autant que je le pouvais, mais ils m’ont simplement dit "on va sur les durs". Ce n’est pas vraiment ce que je voulais, mais ça marche quand même. »
Lando Norris a donc dû résister, en fin d’épreuve, à la pression de la Mercedes de Lewis Hamilton... mais n’a réalisé aucune erreur même si la Mercedes était en tendres.
« Oui, c’était de la très bonne course auto. C’était passionnant. Je voulais vraiment conserver la 2e place, alors j’ai fait tout ce que j’ai pu et j’ai surtout essayé de faire monter la température des pneus pour le nouveau départ. Mais heureusement, nous avons toujours été très bons dans le dernier secteur. Jusqu’aux virages 9, Lewis pouvait aisément m’avoir. »
« Mais nous avons toujours été très bons à haute vitesse et maintenant c’est une de nos grandes forces, cela maintient les pneus en bon état et j’ai fait beaucoup de tours assez facilement à fond jusqu’aux virages 9, dans les Maggotts et Becketts et je pouvais toujours me donner cette marge de sécurité que je voulais. Mais c’était agréable d’être côte à côte. C’était serré, quand je l’ai vu se lancer à l’intérieur dans le virage 7. «
« J’ai choisi un niveau d’appui aérodynamique un peu plus bas, ce qui était un peu risqué, mais je pensais qu’il pourrait y avoir une situation de course où un ou deux km/h auraient pu m’aider et c’est exactement ce que j’ai fait. Je me remercie donc pour avoir choisi un niveau d’appui plus faible ! »
Les évolutions ont fait toute la différence donc pour cette McLaren. Au-delà de la vitesse pure, elles ont permis à Lando Norris de bien mieux tenir ses Pirelli, sans trop les user. Des caractéristiques nouvelles sur la McLaren, confirme le Britannique.
« Il est certain que la voiture n’a pas eu ces facilités tout au long de l’année. Oui, Bahreïn, c’était tout le contraire. Ces circuits nous permettent de bien gérer les pneus. Comme je l’ai dit, nous sommes très, très compétitifs à haute vitesse. Nous sommes presque à la hauteur de ce que Red Bull a pu réaliser et, en fait, nous sommes proches d’être la meilleure voiture de la grille dans les virages à haute vitesse. »
« Et ce faisant, nous pouvons prendre soin des pneus assez bien, surtout quand il n’y a pas de limitation thermique dans le pneu comme c’était le cas en course. »
McLaren en souffrance au Hungaroring, Silverstone sera-t-elle une performance rare ?
Lando Norris prévient cependant : la McLaren est en revanche très faibles dans les virages à faible vitesse. Le Hungaroring pourrait être une autre paire de manches...
« Mais nous avons une voiture médiocre, et si je dis médiocre, je dirais plutôt terrible dans les virages à faible vitesse, extrêmement difficile à conduire. J’ai l’impression que nous nous excitons et je l’accepte, mais nous allons aller sur quelques circuits où je suis sûr que les gens vont nous dire "qu’est-ce que vous avez fait maintenant ? Comment ça se fait que ce soit devenu si mauvais tout d’un coup ?" »
« Nous avons donc amélioré beaucoup de choses : la dégradation des pneus, il y a toujours de petites choses que vous essayez de faire avec le refroidissement des pneus. C’est juste que ce circuit nous a permis de bien soigner les pneus, de les garder en bon état. C’est aussi simple que cela. C’est donc en grande partie spécifique à la piste. »
« Je ne veux pas être trop enthousiaste, mais l’évolution a apporté de bonnes choses, mais il y a encore beaucoup de choses qui sont à des kilomètres de, disons, rivaliser à certains endroits avec une Mercedes et, dans l’ensemble, avec une Red Bull. Il y a donc encore beaucoup de travail à faire dans ces deux domaines. »