Fernando Alonso a toujours sorti la sulfateuse, dans ses anciennes équipes, quand les choses n’allaient plus.
Il avait qualifié le moteur Honda de ‘GP2 Engine’ en 2015, chez McLaren. Et l’an dernier chez Alpine, l’Espagnol n’avait pas de mots assez brutaux pour décrire la faible fiabilité de la voiture bleue…
Pour autant cette année, malgré les déboires d’Aston Martin F1 en deuxième moitié de saison, tout s’est bien passé…
Mike Krack, le directeur d’Aston Martin F1, n’a-t-il pourtant pas été échaudé par la réputation de Fernando Alonso – celle d’être un pilote parfois trop critique de sa propre équipe ?
Le patron de l’équipe de Silverstone n’a pas vu cet Alonso-là en 2023… Il assure que toutes les critiques du double champion du monde étaient faites dans un bon état d’esprit, et que ces commentaires étaient constructifs… du moins pour le moment ?
« Avec Fernando, je pense que nous avons hérité d’un remarquable team player, constructif à tout moment, surtout quand c’était difficile. Lorsque la voiture était compétitive - ou plus compétitive - il est évidemment plus facile d’être constructif, mais ses vraies qualités sont apparues (dans les moments difficiles). »
Tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort : Mike Krack, poursuivant son évaluation de ses pilotes, s’inspire visiblement de cet adage.
« En fait, je suis plein d’admiration pour les deux pilotes cette année. Ils ont fait de nous une meilleure équipe. »
« On en apprend plus sur leur caractère dans les courses difficiles, et le Mexique en est un bon exemple. »
« Après cette course, ils ont été constructifs lors des briefings et nous ont soutenus lorsqu’ils se sont adressés aux médias. Ils auraient pu être très négatifs dans la presse - et nous l’aurions mérité pour ne pas leur avoir donné une voiture compétitive ce week-end-là - mais ils ne l’ont pas fait. »
« Au contraire, ils ont tous deux exprimé leur foi dans les objectifs à long terme et dans le voyage que nous avons entrepris. Pour moi, c’est remarquable. »
« Dans d’autres équipes, on voit souvent les pilotes s’adresser aux médias pour rejeter la responsabilité de leurs mauvais résultats sur l’équipe. Lance et Fernando n’ont pas adopté cette mentalité. »
« Ici, il n’y a pas les pilotes et l’équipe ; les pilotes font partie de l’équipe. Je pense qu’à cet égard, nous sommes peut-être un peu différents de nos concurrents. »
Un développement de l’Aston Martin F1 dans le sens du pilotage de Stroll ?
Mike Krack met sur le même plan ses deux pilotes, Fernando Alonso et Lance Stroll, et pourtant, le Canadien a été en grande, grande difficulté face à l’Espagnol cette année.
Mais Krack persiste et signe : face à Alonso, Stroll n’a pas démérité. Pour rappel, le directeur d’écurie avait déjà estimé, plus tôt dans l’année, qu’entre ses deux pilotes, il existait une différence de points, mais pas de performance intrinsèquement...
« Lance est en pleine forme. Il est détendu et sûr de lui. Cela se voit dans son langage corporel. »
« Il s’est blessé avant la saison, ce qui l’a mis sur la touche, mais il a fait preuve d’un réel courage et d’une grande détermination pour reprendre le volant le plus rapidement possible. Et malgré tout ce qu’il a vécu, il est resté très rapide. »
« Ensuite, plus tard dans la saison, il est revenu en force après une phase difficile. Il a eu beaucoup de pression à gérer et l’a fait avec beaucoup d’assurance. »
« J’aurais aimé que la saison soit un peu plus longue pour lui, car il a été très rapide dans les derniers tours. Nous pouvons construire sur cette base. »
« C’est ce qui doit se passer maintenant, il doit juste reprendre là où il s’est arrêté cette saison. Il a surmonté de nombreux défis cette année et il est maintenant en pleine ascension. »
Krack confirme aussi que les évolutions d’Aston Martin F1, en deuxième moitié de saison, ont mieux convenu au style de pilotage de Stroll.
Le fils du patron aurait-il influencé le développement ? Ce n’est bien entendu pas ce que soutient Mike Krack.
« Nous avons essayé de développer la voiture pour qu’elle corresponde un peu plus à ses goûts et à son style de conduite. Et, je l’ai déjà dit à maintes reprises, si nous fournissons les bons outils aux pilotes, ils seront performants. Et c’est exactement ce qui s’est passé. »
« C’est dommage qu’il nous ait fallu tant de temps pour revenir un peu plus compétitifs, mais il nous reste encore un long chemin à parcourir pour gagner. »