Aston Martin F1 essaie de trouver comment résoudre les problèmes de son AMR22, sujette au marsouinage, qui lui fait perdre jusqu’à sept dixièmes au tour. L’équipe a apporté une évolution majeure à Barcelone, mais Andrew Green reconnaît qu’il n’y a aucune garantie de régler les problèmes de marsouinage.
"Cela nous a ralentis" reconnait Green, qui explique que les simulations montraient un grand bénéfice à viser une garde au sol très basse. "Pour être honnête, ça a ralenti tout le monde. Certains ne le sentent pas autant car le flux de leur voiture fonctionne avec une plus haute garde au sol."
"Nous avons choisi une philosophie basse et rigide. Dans nos simulations, cela nous récompensait, encore et encore. La voiture s’est améliorée à chaque étape. Nous pouvions voir l’objectif, donc cela semblait être la bonne voie à suivre."
"Aucun de nos tests n’a suggéré que cela nous poserait un problème d’instabilité de la voiture. D’autres équipes qui ont suivi notre voie ont maintenant de gros problèmes parce que notre concept perd énormément de temps au tour quand il sort de la fenêtre de hauteur pour laquelle il a été conçu."
"Le problème n’a été identifié que lorsque les voitures sont parties en piste. Maintenant, nous essayons tous de sortir du piège. Ce n’est pas un travail qui se fait du jour au lendemain, c’est un processus complexe."
"Vous devez quitter votre concept de développement et emprunter une voie différente. À présent, nous avons tous compris que ce phénomène est un héritage de ces règles. Certains l’ont bien géré, d’autres moins. Nous faisons partie de ce groupe pour le moment."
L’AMR22 a des réglages "pour lesquels elle n’a pas été conçue"
Green confirme que l’équipe est une des plus affectées : "Définitivement du mauvais côté. Si nous réglons la voiture pour que le pilote ne perde pas le contrôle, qu’il puisse freiner correctement, que la voiture ne soit pas endommagée et que les pneus ne s’usent pas trop vite, nous sommes lents."
Aston Martin F1 a donc dû remonter l’arrière de la monoplace, ce qui cause des problèmes de stabilité, car les suspensions n’ont plus la géométrie souhaitée, et l’avant de l’AMR22 plonge plus qu’il ne le devrait.
"Cela résoudrait la plupart de nos problèmes. Cette voiture utilise des réglages pour lesquels elle n’a pas été conçue. Par conséquent, elle ne produit pas l’appui qu’elle pourrait produire, et elle a trop de traînée parce qu’elle doit être réglée plus haut."
"La géométrie de la suspension n’est pas conçue pour ce débattement, et l’aileron avant n’est pas conçu pour être aussi bas sur la piste. La liste des compromis est très longue. Le résultat est une grosse perte de temps au tour."
Régler le marsouinage "coûte beaucoup de ressources"
Aston Martin espère pouvoir exploiter sa voiture avec une garde au sol basse et des suspensions rigides, mais l’ingénieur admet que selon la manière dont se règle le problème, l’équipe pourrait décider de changer sa philosophie.
"Je pense qu’il existera cette solution lorsque nous serons en mesure de comprendre pleinement le phénomène et ce qu’il fait. Mais nous devrons alors nous demander si c’est mieux que d’aller plus haut et plus tendre."
"Mais nous continuons à croire que nous avons pris le bon chemin. Lorsque cela fonctionne sans restrictions, cela nous donne du temps au tour, un centre de gravité bas et beaucoup d’appui. Nous devons juste résoudre ce problème de marsouinage."
Green tient le même discours que Mercedes F1, assurant que le potentiel de la monoplace se débloquera lorsque le marsouinage sera réglé. Il révèle que les recherches pour arrêter ce phénomène coûtent cher à l’équipe.
"Nous faisons des efforts considérables pour comprendre le problème et nous en débarrasser. Nous sommes maintenant à un point où nous sommes sûrs de pouvoir trouver une solution. Bien sûr, cela a coûté beaucoup de ressources."
"Cela n’a pas de sens maintenant de penser à comment rendre la voiture plus rapide. Nous devons d’abord résoudre ce problème. Nous savons que cette voiture peut faire beaucoup plus. Nous devons juste être en mesure d’exploiter ce potentiel. Bien sûr, d’autres équipes disent la même chose."