Les choses ont bien changé chez Aston Martin F1 en un an seulement.
Ce weekend en Australie, l’équipe basée à Silverstone sera une candidate attendue au podium, après être montée deux fois sur la boîte en autant de courses avec Fernando Alonso depuis le début de la saison. Tandis qu’après l’édition 2022 de l’épreuve, aucun point n’avait été marqué et elle occupait la dernière place du championnat.
Le directeur de l’écurie, Mike Krack, a ainsi été amené à comparer la situation des verts cette année comparé à la saison passée, tout en expliquant que l’Albert Park avait aussi amené son lot de leçons importantes.
"C’était évidemment très difficile, ici, il y a douze mois," a déclaré le Luxembourgeois. "Nous espérons que le scénario ne se répétera pas ce weekend. Mais je pense que l’année dernière, cela indiquait clairement qu’il était temps de nous assoir et de nous serrer les coudes."
"Car après ce weekend-là, nous n’avions toujours pas inscrit le moindre point au championnat. Je pense que nous étions la seule équipe dans ce cas, la voiture était difficile à piloter, très lente, et les pilotes commençaient à perdre confiance en l’équipe et dans la voiture."
"Nous nous sommes alors dits : ’OK, le seul moyen de nous sortir de ça est de travailler dur et de nous serrer les coudes’. C’est ce que nous avons fait et je pense que nous nous en sommes bien sortis avec l’AMR22 l’an passé, sur l’ensemble de la saison."
"Bien sûr, à la fin de l’année, je ne pense pas que terminer septième reflétait le niveau que nous avions réellement à ce moment-là. C’est souvent pris pour référence, mais la voiture valait alors mieux que la septième place, simplement les résultats ne l’ont pas démontré. Nous avons donc continué sur cette base durant l’hiver, nous avons tenté de franchir des étapes supplémentaires et j’estime que nous avons réussi."
"Et si l’on considère que tout est relatif, que d’autres équipes ont peut-être fait un peu moins bien que nous, c’est ce qui nous a permis d’arriver là où nous sommes. Mais c’est évidemment agréable d’être dans cette position aujourd’hui par rapport à il y a 12 mois, même si cela montre aussi à quel point les choses peuvent aller vite en Formule 1."
"Je pense que nous devons rester prudents avant de prédire quoi que ce soit concernant la suite de la saison. Nos adversaires sont très, très proches, sauf celui qui est loin devant. Mais nous devons garder la tête baissée et continuer à nous donner à 100% pour nous maintenir dans cette position le plus longtemps possible."
Stroll "pas encore" à 100% mais rassurant, Alonso "exemplaire"
Après avoir roulé avec de fortes douleurs aux poignets à Bahreïn à la suite de son accident de vélo, Lance Stroll avait déjà bien récupéré à Djeddah il y a deux semaines, même s’il était encore loin d’être totalement à l’aise. Mike Krack confirme d’ailleurs que la condition du Canadien continue de s’améliorer.
"Il va mieux puisque, évidemment, il a eu 14 jours supplémentaires pour récupérer davantage. Il n’est pas encore à 100%, mais quand on compare ce qu’il a fait à Bahreïn à ce qu’il a fait à Djeddah, je suis confiant du fait que ce ne sera pas un gros problème pour lui."
Quant à Fernando Alonso, tout va pour le mieux avec deux podiums en autant de Grands Prix avec sa nouvelle équipe. Les mécaniciens du double champion du monde célébraient d’ailleurs l’Espagnol en chantant son nom au pied du podium à Djeddah, un moment que Mike Krack n’a évidemment pas oublié et qui envoie un message selon lui.
"Je pense que cela a simplement été la confirmation de la place qu’il occupe au sein de l’équipe. Il a amené beaucoup d’énergie, beaucoup de positivité depuis qu’il est arrivé. Il montre l’exemple en chaque instant : il vient très tôt, travaille très dur, et tout le monde gagne un surplus de motivation en voyant son attitude."
"Je crois que le fait qu’ils aient chanté son nom démontre ainsi ce qu’il nous apporte en tant qu’équipe. Et c’était aussi son 100e podium personnel, c’était donc une belle manière de le célébrer."
Un troisième titre pour Alonso ? "Nous ne devrions pas commencer à rêver"
Malgré ses 41 ans, Alonso prouve qu’il ne souffre pas de son âge avancé pour un athlète de ce niveau et, maintenant qu’il possède à nouveau une voiture compétitive, tout porte à croire qu’il va vouloir continuer encore quelques années.
Sa réussite n’a en tout cas rien de surprenante pour Krack, qui précise tout de même qu’il ne faut pas brûler les étapes pour Aston Martin F1 et son pilote.
"Je pense que le plus important est d’avoir la vitesse et le désir d’être compétitif. Je n’aime pas parler de l’âge de Fernando, ou bien de ce sujet en général. Ce qui importe est d’être en forme et d’avoir ce désir, ce que Fernando possède à un niveau exceptionnel."
"Je serais vraiment heureux si nous pouvions lui fournir cette voiture qui lui permettrait de gagner son troisième titre, mais nous devons garder les pieds sur terre en ce qui concerne le titre mondial. Nous avons fait un premier pas en avant et nous ne devrions pas commencer à rêver."