Lance Stroll s’attaque à son week-end à domicile, au Canada, avec une certaine pression cette année.
En effet, Aston Martin F1 dispose d’une monoplace capable de jouer les podiums, ce qu’a démontré Fernando Alonso à plusieurs reprises en début d’année.
Avec une AMR23 évoluée, les Canadiens espèrent donc bien voir Stroll sur le podium dimanche. Tout comme son père, Lawrence, propriétaire de l’équipe.
Devant la pression grandissante, Mike Krack, le directeur de l’écurie, a voulu modérer les attentes.
"Tous les pilotes doivent suivre une progression. On n’arrive pas dans ce sport en devenant champion du monde dès la première année. La Formule 1 est un environnement injuste. Les pilotes sont jugés très rapidement. L’évaluation doit dépendre de la voiture et de l’équipe, car si un nouveau pilote ne performe pas, sa carrière est potentiellement terminée."
"Mais Lance s’est sorti de tout ça, malgré les critiques. Cette année, il a une bonne voiture. Nous sommes sûrs qu’il pourra sortir de bons résultats. On sait qu’il sera présent si la voiture est performante, mais il n’a pas, évidemment, l’expérience de Fernando."
Stroll a révélé qu’il avait enfin un poignet guéri à 100% après son accident survenu avant les essais hivernaux.
"C’est un battant. Il a conduit malgré ses blessures. Il souffrait encore pas mal jusqu’à Monaco. Il faut lui lever notre chapeau d’avoir réussi à nous ramener des points."
Alors que Lawrence Stroll souhaite voir ses deux monoplaces sur le podium d’ici la fin de la saison, Krack, quant à lui, veut voir une progression constante pour Lance.
"Il n’y a pas d’objectif fondé sur les résultats, car ceux-ci dépendent toujours de la compétition. On voit des améliorations à chaque course. Nous avons confiance qu’il continuera dans cette direction."
"Pour y arriver, Fernando et Lance s’aident mutuellement. Ce n’est pas une relation unidirectionnelle alors qu’on pourrait penser que le vétéran aide le plus jeune. Ils entretiennent une relation bidirectionnelle en s’échangeant les informations."
"Ils essaient des choses différentes et dès qu’ils sortent de la voiture, ils font le point ensemble. Ils s’aident pour mieux régler la voiture. Ils souhaitent la comprendre au mieux et nous aussi. Ce travail technique aide beaucoup Lance, plus que Fernando évidemment."
"Nous sommes chanceux qu’ils s’entendent bien. Car cela crée un impact positif sur l’équipe. Les ingénieurs, les mécaniciens et moi-même en tant que directeur, nous nous en portons ainsi mieux. Si ce n’était pas le cas, on verrait la formation de camps et l’équipe serait divisée."
Comment explique-t-il cette bonne entente alors qu’Alonso n’était pas spécialement réputé pour partager beaucoup de choses avec ses équipiers ?
"Ils se connaissent depuis un certain moment, depuis Ferrari alors que Lance était dans leur académie. Fernando est un ami de la famille depuis. Je ne sais pas si cela aide sur un circuit mais cela crée forcément des liens différents."
"On voit en réunion et on entend à la radio qu’ils travaillent bien ensemble. Cela prouve leur niveau de maturité avec une collaboration qu’on ne voit pas très souvent selon mon expérience. Parfois, dans de nombreuses équipes, les pilotes ne se parlent même pas en dehors des debriefings obligatoires."
"Les pilotes sont très égocentriques. Les pilotes les plus rapides ont un caractère difficile. Les performances priment. Il faut donc gérer leur caractère autour des performances."
"Leur bonne entente est précieuse pour Aston Martin F1. Tant Fernando que Lance nous poussent à nous surpasser. Ils nous défient et posent des questions qu’on se pose aussi. Ils poussent l’équipe à s’améliorer. Ils y amènent du caractère. Leur état d’esprit positif nous aide à mieux travailler."