Eric Blandin, le directeur technique associé d’Aston Martin F1, a déjà une révélation à faire sur l’AMR23 qui sera présentée le 13 février : des failles dans le règlement ont été exploitées !
Blandin a confirmé que les fans verraient bien ce jour-là "la vraie monoplace" (à lire ici) et celles-ci devraient être bien différente de l’AMR22, tirant les enseignements de ce qui a été vu et fait en 2022, chez Aston Martin comme dans les autres équipes.
"Nous avons mis en place quelques innovations astucieuses sur la nouvelle voiture - elles sont la cerise sur le gâteau. Elles sont agréables à avoir, mais pas indispensables," explique-t-il.
"C’est génial quand vous trouvez une petite faille et que vous pouvez l’utiliser à votre avantage, mais ce n’est pas souvent que vous pouvez baser une voiture entière autour d’elle. Au lieu de cela, il est essentiel de bien maîtriser les bases, puis vous pouvez ajouter des éléments."
"Lorsque vous démarrez un nouveau projet F1, vous identifiez quelles étaient vos limites l’année précédente - et comment vous pouvez les surmonter avec le nouveau design - et vous définissez l’architecture qui vous donnera le plus de potentiel pour l’avenir."
"Si vous poursuivez sur le mauvais concept, vous pouvez finir par vous enfermer – vous manquez de routes à suivre pour le développement – et c’est une situation dont il est très difficile de sortir."
"Très difficile" de réagir aux essais hivernaux
Y a-t-il encore plus de pression pour sortir une voiture rapide et fiable avec seulement une semaine entre les essais hivernaux, réduits à 3 jours, et la première course cette année ?
"Si vous devez résoudre un problème aérodynamique, c’est très difficile. Une semaine ne vous laisse pas assez de temps pour réagir."
"Et si vous avez un problème de fiabilité important qui nécessite de nombreux changements de pièces, que votre système de refroidissement ou de freinage ne fonctionne pas ou que vous avez des problèmes de suspension, alors vous allez être confronté à une course contre la montre pour rectifier autant de choses que possible dans ce court laps de temps entre les essais et le premier Grand Prix."
"Espérons que les premières informations que nous aurons des tests nous donneront une bonne lecture du comportement de la voiture et confirmeront que tout fonctionne comme il se doit – et alors nous pourrons nous concentrer sur la performance."
Pas d’indications avant les qualifs de Bahreïn
Qu’est-ce qui passe par la tête de Blandin lorsqu’une nouvelle F1 prend la piste ? Nervosité, excitation, inquiétude ?
"C’est un peu de tout. Vous êtes excité parce que vous avez hâte de voir la F1 sur la piste. Vous avez hâte de voir la voiture contre vos adversaires pour savoir où vous en êtes en termes de compétitivité."
"Vous êtes nerveux parce que vous vous demandez si vous avez fait un assez bon travail. Chaque équipe est composée de personnes très intelligentes et expérimentées, qui travaillent toutes extrêmement dur. Vous vous demandez constamment : ’Avons-nous fait un meilleur travail qu’eux ?’ Nous ne connaîtrons pas la réponse avant les qualifications à Bahreïn."
Il semble y avoir une réelle conviction au sein de l’équipe que le projet Aston Martin F1 peut avoir beaucoup de succès à moyen terme. Comment l’explique-t-il ?
"Tout se rassemble : la voiture, les gens, les ressources. Vous pouvez sentir l’énergie. Même si nous ne faisons pas les choses correctement cette année ou l’année prochaine, ou si nous ne faisons pas le pas en avant que nous visons, nous finirons par le faire."
"Il y a un fort sentiment, une conviction, que nous sommes sur la bonne voie. Il va falloir quelques années pour devenir des prétendants au championnat, mais bientôt nous aurons tout ce dont nous avons besoin pour réussir. Il n’y aura pas d’excuses."