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Aston Martin : un bond en avant rare dans l’histoire de la F1 ?

Retour sur quelques grandes percées au classement

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L’an dernier, Aston Martin F1 commençait l’année avec une des pires F1 du plateau, et la concluait à la 7e place du classement des constructeurs, derrière Alfa Romeo.

La progression de l’équipe de Silverstone, d’une année sur l’autre, est impressionnante : aujourd’hui, Aston Martin F1 occupe la 2e place au classement des constructeurs, devant Mercedes et Ferrari.

Cette « remontada » d’une année sur l’autre fait-elle partie des plus belles de l’histoire de la F1 ? Petits détours historiques, sans prétention d’exhaustivité…

BRM – 1962

Un premier parallèle peut être dressé avec la saison 1962 de BRM. L’équipe anglaise avait tout d’abord passé toute la décennie 1950 à galérer, entre problèmes de performance et de fiabilité…

En 1961, ce fut à peine mieux : l’équipe finit 5e au championnat du monde, marquant seulement 7 points. En 1962, elle finit au contraire championne, avec 4 victoires et 42 points !

La raison de ces progrès ? L’arrivée en 1962 de la P57 évoluée. Graham Hill et Richie Ginther, les pilotes de l’équipe, purent alors croiser le fer dignement avec Lotus et Cooper. Ce serait finalement Graham Hill qui emporterait la couronne des pilotes, avec 4 victoires.

Ferrari – 1970 et 1974

La fin des années 60 fut pénible pour Ferrari, malgré une moisson de succès auparavant – 6 titres pilotes et 2 constructeurs jusqu’ici.

La saison 1969 fut même famélique : la Scuderia ne marqua que 7 points et finit seulement à la 6e place au classement des constructeurs !

Mais tout changea l’année d’après avec l’arrivée définitive de la 312B, notamment dotée d’un moteur fort puissant développé par Mauro Forghieri. Emmenée par Ickx et Regazzoni cette année-là, Ferrari ne finit pas championne, mais revint tout de même à la 2e place au classement (derrière Lotus), avec 4 victoires et 52 points marqués par les deux hommes.

Un même scénario de plongeon puis de rebond arriva quelques années plus tard. En 1973, Ferrari revint de nouveau à la 6e place, avec seulement 6 points marqués. Puis, la 312 B3-74 évoluée, emmenée par les deux mêmes pilotes, replaça Ferrari à la 2e place au classement – préparant la voie aux titres de 1975 à 1977 (titres constructeurs).

Williams – 1979

Un bond plus spectaculaire encore fut réalisé par Williams. En 1977, l’équipe ne marqua aucun point pour ses débuts. En 1978, l’équipe finit seulement 9e au classement des constructeurs (11 points) ; en 1979, ce serait la 2e place (5 victoires, 75 points).

Que s’était-il passé entre temps ? Tout d’abord, les idées de Patrick Head arrivaient à maturation ; ensuite, le soutien de la Saudi Arabian Airlines permettrait de disposer des fonds pour les mettre en œuvre ; enfin, la FW07 évoluée fit merveille à partir de la deuxième moitié de saison, une fois quelques problèmes de fiabilité réglés.

Il n’était donc pas illogique de voir Williams remporter le titre l’année d’après, grâce à Alan Jones, puis en 1981 (titres constructeurs) et encore en 1982 (titre pilotes grâce à Keke Rosberg). Les premiers des 9 titres constructeurs et des 7 titres pilotes de l’équipe.

McLaren – 1998

C’est à la faveur d’un changement réglementaire que McLaren réussit une véritable percée au championnat. En 1997, l’équipe finit 4e… Mais comme un présage, signait un doublé lors de la dernière course à Jerez.

En 1998 donc, un certain Adrian Newey fit des miracles avec la nouvelle MP4/13. Avec un tel bijou entre ses mains, Mika Hakkinen réussit à battre sur le fil la Ferrari de Michael Schumacher pour le championnat, et McLaren remportait son premier titre depuis 1991 et l’ère Senna.

BAR Honda – 2004

Un parallèle peut être dressé entre Aston Martin F1 et BAR Honda. En 2003, BAR finit à la 5e place au classement des constructeurs ; et en 2004, à la 2e place.

Parallèles car dans les deux cas, le soutien financier d’un grand constructeur (Aston ou Honda) semble payer - avec retardement certes. Parallèles encore car comme BAR en 2004, Aston Martin F1 se retrouve coincée derrière une équipe qui écrase la concurrence (Ferrari en 2004, Red Bull en 2023).

Et enfin, la saison de BAR en 2004 fut marquée par une nette domination d’un pilote sur l’autre (dix podiums pour Jenson Button, un seul pour Takuma Sato). Toute ressemblance avec la paire Fernando Alonso-Lance Stroll serait bien sûr fortuite…

BMW Sauber – 2007

La situation est peu ou prou la même pour BMW- Sauber : de 2006 à 2007, l’équipe passa de la 5e place à la 2e place au classement des constructeurs. Là encore, le soutien d’une grande marque permit de « transformer » une bonne équipe de milieu de grille en top-team potentielle.

En 2007, fort de ce puissant soutien, la nouvelle BMW F1.07 permit à Heidfeld en particulier de se distinguer, notamment avec une 2e place au Grand Prix du Canada. L’année d’après, l’équipe remporterait ce Grand Prix du Canada avec Robert Kubica… mais stopperait le développement de la voiture à mi-saison, empêchant peut-être le Polonais de lutter pour le titre.

Red Bull – 2009

BMW-Sauber avait sacrifié la deuxième moitié de saison 2008 pour préparer 2009, année d’un nouveau règlement F1. Las… l’équipe ayant le mieux négocié ce tournant serait, outre Brawn bien sûr, Red Bull. L’équipe de Milton Keynes passa de la 7e place au classement en 2008, à la 2e dès 2009. Avec un certain Adrian Newey dans les parages…

Sebastian Vettel et Mark Webber remporteraient 6 victoires (10 podiums), préparant la voie pour les quatre titres d’affilée obtenus entre 2010 et 2013. Car en fin d’année, la Red Bull était même devenue la meilleure F1 du plateau, ou quasiment.

Brawn GP – 2009

Mais le bond le plus spectaculaire de l’histoire de la F1 fut peut-être celui de Brawn GP. En 2008, Honda F1 s’apprêtait à mettre la clef sous la porte et Brawn GP fut montée de bric et de broc par Ross Brawn, l’ancien ingénieur de Ferrari.

Jenson Button et Rubens Barrichello débuteraient la saison sans argent, dans une voiture blanche et presque vierge de sponsors… mais qui se révélerait être une petite bombe atomique.

Le double diffuseur de la BGP 001 serait en grande partie derrière ce conte de fées, bientôt adapté au cinéma, et terminé par un titre de champion pour Jenson Button et un titre constructeurs pour Brawn. L’équipe serait rachetée en fin d’année pour devenir Mercedes F1.

Ferrari - 2021

Enfin, Ferrari fit un véritable come-back entre 2020 et 2021. Un come-back entaché de polémique…

En 2019, Ferrari fut soupçonnée d’avoir une unité de puissance illégale ou en tout cas surpuissante - trop pour le réglement. En résulterait un fameux accord secret, encore non-divulgué à ce jour, que la FIA imposa à Ferrari pour ne pas créer un scandale public...

Sans qu’on connaisse les détails de cet accord, force est de constater qu’en 2020, l’équipe Ferrari affichait une performance famélique, notamment, tiens donc, du point de vue de la performance moteur. L’équipe retomberait à la 6e place au classement des constructeurs, rappelant donc les épisodes noirs des années 60 et 70.

Le rebond de Ferrari commencerait dès l’année 2021 : la Scuderia repasserait à la 3e place au classement des constructeurs, réaffirmant son statut. Un rebond finalement presque mécanique ou logique si l’on considère que la situation de 2020 était exceptionnelle, et que la Scuderia disposait de l’un des plus gros budgets du plateau.

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