Embauche de 60 employés, construction de toutes nouvelles infrastructures, investissements de toutes sortes : l’arrivée de la famille Stroll a déjà changé beaucoup de choses chez Racing Point, future Aston Martin F1. L’ancienne structure Jordan-Midland-Spyker va grandir ces prochaines années… à moins que la crise du coronavirus ne remette cette belle progression en question.
D’ores et déjà, la finalisation du nouveau bâtiment sera retardée de plusieurs mois, pour n’être pas livrée avant l’automne, au mieux.
« C’est probablement un plan sur trois ans pour nous » évoque Otmar Szafnauer, le directeur d’écurie, quand on l’interroge sur la stratégie de Racing Point.
« L’usine prendra quelques années pour être terminée, et l’embauche des bonnes personnes prend quelques années aussi ; et pendant cette phase de transition, vous ne serez pas à 100 % là où vous voulez être ; ce n’est qu’ensuite que vous commencez à travailler en mettant tout ensemble. Il s’agit donc d’un plan triennal, mais chaque année, nous devrions nous améliorer, nous ne devrions jamais faire un pas en arrière. »
Les ambitions sont élevées chez Racing Point : rattraper les écuries de pointe.
« Notre objectif est de nous classer dans les trois premiers dans ces trois ans, et d’être compétitifs à ce niveau, d’avoir une chance de gagner des courses et de monter régulièrement sur le podium. Même si nous ne sommes pas dans le top trois, disons que si les trois premières écuries deviennent les quatre premières (ou même les cinq), et que nous en faisons partie, si nous concourrons au même niveau que le top 3 aujourd’hui, alors, ce serait un succès pour nous. »
Pour percer rapidement et rattraper les écuries de pointe, Racing Point n’a pas hésité pour 2020 à adopter une approche controversée : s’inspirer largement de la Mercedes de l’an dernier. Otmar Szafnauer assume cette philosophie, que Racing Point voulait depuis longtemps mettre en œuvre.
« Nous avons étudié ce concept pendant longtemps, principalement parce que nous sommes contraints par la boîte de vitesses que nous achetons chez Mercedes. »
« Nous leur achetions la boîte de vitesses et nous utilisions un concept aérodynamique totalement différent, ce qui signifiait que nous devions toujours réaliser des compromis. Nous avons donc longtemps voulu passer au concept aérodynamique de type Mercedes - ne pas avoir un rake surélevé, abaisser un peu l’arrière de la voiture - mais nous n’avons jamais eu les ressources financières pour le faire. Nous devions toujours reporter ce qui était prévu. »