Audi a donné un peu plus de détails sur ses objectifs pour son arrivée en F1 en 2026, et sur la manière dont le constructeur souhaite les atteindre. Avant tout, la firme ne sous-estime pas l’ampleur du défi qu’elle doit relever.
"Toute personne passionnée de course automobile dirait que nous voulons être compétitifs dès la première année" a déclaré Adam Baker, PDG d’Audi Formula Racing lors d’une conférence en visio.
"Mais il est évident que nous sommes conscients de l’ampleur du défi qui nous attend. Notre objectif est d’être en mesure de nous battre aux avant-postes d’ici trois ans, ce qui nous semble réaliste."
Baker est satisfait d’arriver en même temps qu’un nouveau règlement : "Il est évident que l’intérêt est mondial et qu’il continue de croître, en particulier avec trois courses cette année aux États-Unis. Nous pensons que 2026 est un point d’entrée extrêmement intéressant et nous pensons également que nous avons pris la décision au bon moment."
"De toute évidence, 2026 coïncide également avec l’introduction d’un nouveau cycle de réglementation. Auparavant, les constructeurs entraient généralement sur le marché au cours d’un cycle de réglementation existant, ce qui signifiait qu’ils étaient quelque peu désavantagés par rapport à leurs concurrents actuels."
"Ce qui est également important, c’est l’ampleur des changements prévus pour 2026. Si l’on considère à la fois l’unité de puissance et le châssis, les changements devraient être les plus importants de l’histoire moderne du sport. Il s’agit donc à la fois d’un énorme défi et d’une grande opportunité pour les nouveaux venus."
"Les mêmes chances" que les équipes en place
En arrivant à ce moment-là, avec un nouveau châssis et un nouveau moteur à développer, Audi espère avoir les mêmes opportunités que les équipes en place, grâce au plafond budgétaire.
"Le plafonnement des coûts existe déjà pour les équipes. Pour les constructeurs qui se sont inscrits pour développer et fournir des groupes motopropulseurs pour 2026, le plafonnement des coûts a été introduit en janvier de cette année."
"Cela signifie que la voie de développement pour 2026 est limitée par le plafonnement des coûts, ce qui signifie que tous les constructeurs ont les mêmes chances. Il en va de même pour les équipes qui développent les voitures de 2026. En théorie, tout le monde a les mêmes chances avec les mêmes ressources financières disponibles."
"De plus, le coût de la compétition en Formule 1 a été considérablement réduit, ce qui la rend plus attrayante et aide à la rentabilité, mais cela garantit également une stabilité financière et une certitude de planification à long terme pour votre budget."
Sauber est un "excellent" partenaire
Baker salue aussi l’association avec Sauber, les deux entités ayant travaillé ensemble en DTM et pour les 24 Heures du Mans, puisque les RS5 de DTM et les prototypes étaient testés en soufflerie à Hinwil, à un peu plus de 300 km de Neubourg.
"Nous sommes très heureux d’avoir trouvé Sauber comme partenaire pour notre projet de travail. Ils disposent d’une excellente infrastructure et d’un personnel expérimenté. De plus, il existe une longue relation entre Sauber et Audi."
"En particulier la collaboration technique sur des projets de sport automobile couronnés de succès dans le passé, comme le DTM et le LMP1. Leur emplacement est assez proche du nôtre, ici à Neubourg, et la culture et la langue sont également très proches, ce qui est un avantage au niveau du travail."
"Nous avons déjà une étroite collaboration technique avec Sauber, ce qui est normal pour un programme d’usine, même à une date aussi éloignée. Nous voulons optimiser le châssis et l’unité de puissance pour en faire un ensemble complet."
"Nous devons évidemment respecter les partenariats existants de Sauber. L’avantage d’une annonce précoce nous donne également un défi et une situation quelque peu inhabituelle, à savoir que la phase de transition pour travailler avec une équipe existante est plus longue que ce n’est généralement le cas."
Comment Sauber et Audi partagent les tâches ?
Le travail a déjà commencé en coulisses, et bien qu’Audi ne se penche pas sur le projet actuel, la collaboration est déjà lancée avec Sauber pour le projet 2026. Baker explique quelles entités travaillent sur quelles parties du projet.
"Parallèlement, nous travaillons en collaboration avec Sauber sur la voiture de 2026. La façon dont nous avons séparé ces activités est la suivante : Sauber Motorsport, où se déroulent traditionnellement toutes les activités liées à la F1, travaille sur la voiture pour les deux prochaines années avec ses partenaires existants."
"Nous travaillons également avec Sauber Technologies, qui est généralement responsable des activités non liées à la F1. Nous développons le groupe propulseur et le concept de la voiture en tant qu’équipe technique cohérente."
"C’est extrêmement important pour nous. Nous voulons parvenir à un environnement de développement optimal de type ’usine’, où il s’agit d’un véritable partenariat. En dehors des activités techniques, Audi n’est pas impliquée au sein de Sauber" poursuit-il, avant de relativiser les objectifs pour la première année.
"Toute personne passionnée de course automobile dirait que nous voulons être compétitifs dès la première année. Mais il est évident que nous sommes conscients de l’ampleur du défi qui nous attend. Notre intention est d’être en mesure de nous battre aux avant-postes d’ici trois ans, ce qui nous semble réaliste."
"Là encore, nous voyons des opportunités, compte tenu du changement significatif de la réglementation technique, à la fois pour l’unité de puissance et le châssis. Et cela offre également une chance aux nouveaux venus, à condition d’avoir le bon concept. Si vous innovez dans les bons domaines, vous pouvez en tirer profit."