Audi s’est fixé l’objectif ambitieux d’être parmi les leaders dans les trois ans suivant le démarrage de son projet de Formule 1.
Le constructeur automobile allemand a déjà acquis une participation dans Sauber en vue de transformer l’équipe suisse en équipe d’usine Audi à partir de 2026 et même s’il y a encore trois saisons de F1 d’ici là, les travaux ont déjà commencé.
Le châssis de la voiture sera construit à l’usine de Sauber à Hinwil tandis que le groupe motopropulseur sera fabriqué par Audi à Neuburg, en Allemagne, l’équipe inaugurant 3 000 mètres carrés de locaux en plus récemment.
Étant donné qu’Audi rejoint une équipe existante, ils ne partent pas de zéro en ce qui concerne leur monoplace, mais le PDG d’Audi Racing, Adam Baker, a déclaré que leur objectif était de se battre en haut de la grille d’ici à la troisième année, soit 2029.
"Nous voulons continuer à nous améliorer rapidement lors des 3 premières années," confie Baker.
"Notre objectif est d’être parmi les premiers dans la troisième année. Pour cela, nous avons besoin d’un moteur de pointe. Nous voulons montrer ce que signifie « Made in Germany » : une unité de puissance fiable au plus haut niveau. D’ailleurs, lors de la première saison, il sera important que nous ayons la plus grande fiabilité possible pour que nous ayons cette marge de progression."
"Nous sommes très fiers qu’il y ait à nouveau une usine en Allemagne qui participe à la Formule 1."
En effet, bien que l’Allemagne ait connu un grand succès en F1 ces derniers temps grâce à Mercedes, la voiture et le moteur sont fabriqués au Royaume-Uni, la dernière unité de puissance réalisée en Allemagne étant celle de BMW en 2009.
"Bien sûr, nous avons un manque de connaissances lorsqu’il s’agit de développer un moteur de Formule 1," poursuit Baker.
"Nous devons rattraper notre retard - mais nous avons suffisamment de temps et une équipe très expérimentée à bord, qui sait gagner. Je pense au DTM, à l’engagement en Formule E ou à notre époque au Mans."
"Ainsi, nous avons recruté 240 personnes, 200 en interne et déjà 40 en externe qui ont une expérience sur les moteurs hybrides actuels."
Quelques années suffiront-elles à Audi pour construire un moteur compétitif dès 2026 ?
"Nous avons annoncé notre entrée plus tôt que tout autre fabricant au cours des dernières décennies. Nous sommes dans les temps. Mais nous connaissons et respectons l’ampleur du défi qui nous attend. Nous ferons du bon travail pour 2026. Je n’ai aucun doute là-dessus."
"Néanmoins, comme je l’ai dit, il s’agira d’avoir le plus haut niveau de fiabilité d’entrée de jeu. C’est la base pour continuer à nous améliorer."
Pour Baker, il y a une frustration : commencer à développer le moteur 2026 sans savoir à quoi ressemblera la monoplace 2026. Mais c’est le lot de toutes les équipes...
"Il était important que lorsque le règlement sur les groupes motopropulseurs a été approuvé l’été dernier, nous puissions commencer immédiatement le développement. Cela se complique en effet avec le règlement technique du châssis. Nous aimons mesurer les performances de l’unité de puissance via des tours dans le simulateur. Savoir ce que le châssis peut encaisser est décisif pour cela. Aéro, motricité, pneus... Malheureusement, nous sommes encore dans le flou au sujet du châssis. Le premier projet devrait être partagé par la FIA bientôt et le règlement final sera connu à la mi-2024."
"Mais il y a plein d’autres choses à faire d’ici là. Nous ne nous ennuierons certainement pas d’ici là. Développer un moteur hybride de Formule 1 est l’un des plus grands défis auxquels un ingénieur puisse être confronté. C’est pourquoi il était important que nous ayons pu démarrer le processus immédiatement lorsque la réglementation moteur a été adoptée."