Si Miami et Las Vegas sont arrivés ou vont arriver au calendrier, le ‘seul’ Grand Prix des États-Unis, dans sa dénomination officielle, demeure celui organisé à Austin – la course aura d’ailleurs lieu ce week-end.
Dans une sortie médiatique précédente, Bobby Epstein, le promoteur du Grand Prix, assurait justement vouloir miser sur cette marque ‘Grand Prix des USA’ pour faire la différence face à Miami et Las Vegas. Epstein comptait aussi sur la reconnaissance de Liberty Media : c’est Austin qui a permis (depuis dix ans maintenant) de relancer la F1 sur le marché américain…
Mais Epstein ne veut pas non plus se reposer sur une rente, car il sait combien l’univers de la F1 est compétitif, a-t-il rajouté aujourd’hui.
« Je ne pense pas que nous devrions prendre pour acquis notre situation au calendrier F1. »
« Et ce n’est pas le cas, car nous [les États-Unis] avons connu quelques années difficiles au cours desquelles nous avons eu du mal à nous acquitter de notre dette envers la F1. »
« Il a fallu un certain temps pour regagner leur confiance après le Grand Prix d’Indianapolis 2005 et leur confiance en nous, ce que nous espérons faire et développer chaque année. »
« Il n’y a donc aucune certitude que notre Grand Prix sera là pour toujours, mais si nous continuons à en faire un grand événement comme aujourd’hui, et si les fans continuent à répondre au rendez-vous comme ils le font… »
« J’espère qu’ils [la F1] considéreront vraiment ce site d’Austin comme un véritable foyer, une maison, pour le Grand Prix des États-Unis. »
Un des facteurs sur lequel Austin pourra faire la différence, sera, pour Epstein, "l’authenticité". Cela veut-il dire que les Grands Prix à Miami et Las Vegas sont trop bling-bling et artificiels ?
« L’une des raisons pour lesquelles nous avons construit ce circuit ici, c’est que nous vivons dans une communauté très accueillante, avec des gens merveilleux qui contribuent à faire de l’événement ce qu’il est. »
« Je pense vraiment que les habitants du Texas sont amicaux et apprécient ce qu’ils ont. Et ils ont une bonne façon de le montrer. »
« Il est juste de dire que nous n’avons pas beaucoup d’autres événements très médiatisés à concurrencer. Ainsi, lorsque les fans de F1 viennent ici et lorsque les équipes viennent ici, ils sont vraiment accueillis par la ville. »
« C’est assez pour que, lorsque la F1 arrive, toute la ville le sache. »
« Ce Grand Prix peut-être pas considéré comme un spectacle, mais je pense qu’il est authentique. »
« Austin est authentique à la fois dans ce que nous faisons hors du circuit, et sur le circuit lui-même. Avec une piste qui est un défi pour les pilotes et les équipes, qui est appréciée par eux, et qui excite les fans. C’est avec ça que tout commence. »
La topographie du circuit fait également la différence pour les spectateurs, précise Epstein.
« Ensuite, nous sommes sincères dans l’expérience des fans, en essayant de proposer quelque chose qui soit facilement accessible, quel que soit le type de billets. »
« Ce circuit a une position unique ici à cause des collines, les collines sont quelque chose dont les gens ne doivent pas sous-estimer la valeur. Le fait que vous puissiez vous tenir au même endroit avec un billet d’entrée générale et voir plus de cinq virages depuis un point d’observation... Et depuis certaines places, vous pouvez voir huit ou neuf virages. »
« C’est unique dans le monde de la course automobile et les gens ne s’en rendent pas compte, à moins d’être un fan de course. Mais cela permet aussi au fan occasionnel de venir et de s’impliquer réellement dans le sport. »
Ricciardo apprécie ce ’facteur authenticité’.
Epstein sera sans doute rassuré en voyant que les pilotes aussi sont fans de cette ’authenticité’ d’un Grand Prix qui assume son identité made in USA, avec un côté plus ’grassroots’ (populaire) que ’fancy’ (luxueux, comme à Miami et Las Vegas).
Daniel Ricciardo par exemple est un des plus grands fans, autant pour l’identité américaine que dégage le circuit, que pour sa carte d’identité texane.
« J’aime ce qu’Austin et le Texas représentent : la vie de Ranch, les bottes et tout ça. »
« Par exemple, Miami est cool, mais c’est plus un ‘cool’ commun - il y a des plages, de bons restaurants, de bons hôtels. »
« Le Texas est un peu plus brut. Vous ne pouvez pas trouver un honky tonk [un bar populaire country/dansant] dans chaque ville où vous allez. C’est juste un peu plus unique. Certainement un peu plus underground, et j’aime ça. »