A l’exception du premier Grand Prix, Alpine a marqué des points à chaque course cette l’année ; mais ce ne furent que des « petits points » dans un premier temps.
Alpine a par exemple marqué 37 de ses 95 unités sur un seul Grand Prix (39 % du total des Bleus), en Hongrie bien sûr, avec la victoire d’Esteban Ocon et la 4e place de Fernando Alonso.
Avec une voiture relativement moyenne en début d’année, Alpine occupe donc la 5e place au classement des constructeurs, devant AlphaTauri et Aston Martin F1.
Est-ce un bon bilan ? Un bilan mitigé ? Laurent Rossi semble pencher pour la deuxième option pour ce qui est des premiers Grands Prix…
« La voiture n’était pas aussi bonne que nous l’avions prévu au début de la saison. Cela a soulevé des questions sur notre capacité à nous adapter aux changements de règles. Sur le plan opérationnel aussi, nous n’avons pas toujours pris les meilleures décisions en début de saison. Dans le choix des pneus, dans la gestion des pneus. C’était frustrant. »
Mais cette première moitié d’année difficile a été aussi riche en enseignements, poursuit le PDG d’Alpine, qui voit désormais la vie en beaucoup plus rose.
« Si la voiture n’est pas assez rapide, vous devez au moins optimiser tous les autres domaines. Nous avons appris de cela. »
« Mais maintenant nous sommes bien meilleurs en qualifications, en gardant les voitures hors du trafic. Cela semble sans importance, mais c’est extrêmement important pour nous. Nous sommes devenus vraiment forts en stratégie en course. Budapest l’a montré. Nous avons bien défendu nos positions. Et Fernando a aussi un peu aidé. »
La victoire d’Ocon sur le Hungaroring a-t-elle alors changé du tout au tout les choses chez Alpine quant à la pertinence du projet F1 ? Non : pour Rossi, le changement de point de vue est beaucoup plus large chez Renault. En creux, c’est la vision de Carlos Ghosn (assez peu dispendieux, et avec une gestion plutôt lointaine de la F1) qui est critiquée ; au contraire, l’approche de Luca de Meo est jugée beaucoup plus positive et concentrée sur le sport auto.
« La victoire n’était pas si importante. Nous avons fondamentalement changé notre vision de la Formule 1. Avant, la Formule 1 était toujours un problème pour l’ensemble du conseil d’administration et l’ensemble du groupe Renault. Maintenant, ce groupe est divisé en quatre marques, et Alpine est l’une d’entre elles. »
« Nous avons décidé de rester en Formule 1 pour les cinq à dix prochaines années. Une victoire ne change pas notre stratégie, mais elle nous aide à y croire. »