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Avec l’arrivée d’Alpine en F1, quel avenir pour Renault en tant que motoriste ?

Deux avenirs parallèles ou croisés ?

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Avec la transformation du nom de l’équipe Renault F1, en Alpine F1 Team à compter de la saison prochaine, Luca de Meo, le nouveau fer de lance du Groupe Renault, a effectué un choix symbolique et marketing fort. Très concrètement, dans le quotidien de Viry et d’Enstone, ce changement n’aura des répercussions que cosmétiques pour le moment.

A l’heure où le motoriste tricolore ne comptera plus qu’une seule équipe cliente – sa propre équipe – l’an prochain, il est possible de s’interroger sur les choix stratégiques que doit faire Cyril Abiteboul pour l’avenir du motoriste.

Avant d’aller plus loin, il convient de rappeler que le nom de Renault figurera toujours dans le nom de l’équipe officielle Alpine, en tant que motoriste : l’équipe bleue s’appellera ainsi Alpine F1 Team (nom de l’équipe) - Renault E-Tech (nom du V6).

Mais en dissociant Alpine et Renault du point de vue marketing, Renault ne se tire-t-elle pas une balle de pied - dans le cas où elle voudrait motoriser une autre équipe ? Explications…

Le directeur général de Renault F1 a déclaré à Monza être à la recherche, au cas où, d’un « partenaire » et non d’une équipe « cliente » .

« Une équipe cliente ne vous apporte rien » souligne Cyril Abiteboul. « Un partenaire peut vous apporter une certaine valeur, en particulier, pour vous aider à atteindre un objectif sportif ou commercial. »

Renault motorisant une autre équipe : les arguments pour

Certes, d’un côté, il semblerait souhaitable, pour le motoriste Renault, de motoriser une autre équipe.

Le premier gain évident est de permettre une rentrée d’argent pour le groupe. Mais selon Cyril Abiteboul, cet aspect ne joue pas vraiment : les revenus à tirer d’une motorisation « sont de toute façons régulés, donc c’est d’un point de vue sportif et technique que nous regarderions cette opportunité. »

Au moins, motoriser une autre équipe permet de bénéficier de partages de données et d’informations pour accroître la courbe de progression du moteur. C’est bien le sens d’avoir une équipe « partenaire » comme évoquée par Cyril Abiteboul. Un tel avantage évident dont Honda a beaucoup manqué avec McLaren. Cet argument serait peu porteur en période de gel moteur (à compter de 2023)… mais reprendra tout son sens lorsque la nouvelle génération de moteurs arrivera, sans doute vers 2025-2026.

Motoriser une autre équipe permettrait d’asseoir la crédibilité de la réputation de Viry  : car l’an prochain, Renault sera le seul motoriste à n’avoir qu’une seule équipe, après la perte de McLaren, partant vers Mercedes. Pour l’image du groupe, cela sonne mal : en somme, Mercedes ferait mieux son travail que Renault, et même Honda aurait réussi à trouver deux équipes clientes.

Avoir une équipe à motoriser permet aussi de pouvoir éventuellement placer des jeunes pilotes de l’académie Renault. C’est ce que fait Mercedes, avec George Russell chez Williams, ou Ferrari, avec Antonio Giovinazzi chez Alfa Romeo. Cependant ce modèle se rapproche de celui d’une équipe cliente, dont Cyril Abiteboul ne veut pas…

Cette possibilité interroge d’ailleurs les frontières entre équipe partenaire et équipe cliente : la dissociation évoquée par Cyril Abiteboul est-elle si claire ? A quel point Alfa Romeo ou Williams ne sont-elles pas des équipes clientes de Ferrari ou Mercedes ? A voir donc si cette piste serait bien explorée. Mais les jeunes de l’académie, comme le jeune Zhou ou Christian Lungaard, tapent déjà à la porte.

Renault motorisant une autre équipe : les arguments contre

Cependant, deux arguments majeurs, l’un de nature sportive et technique, l’autre de nature marketing, pourraient dissuader Viry de rechercher activement une équipe partenaire.

Le premier argument sportif et technique est celui de la dispersion des efforts. Viry a déjà beaucoup à faire pour se rapprocher d’Enstone – on sait que les méthodes de travail, les synergies, culturelles notamment, entre l’usine châssis et l’usine moteur de Renault, font partie des chantiers que n’a pas encore fini de mener Cyril Abiteboul. Quand on connaît l’importance d’intégrer le moteur à un châssis dans les F1 modernes, pourquoi détourner des ingénieurs de Viry de leur tâche, pourquoi disperser les ressources ?

Le deuxième argument est peut-être plus puissant encore car il porte sur les raisons même du changement de nom de l’équipe : le marketing. Imaginons que Renault motorise, au hasard, Williams – pour le retour de Williams-Renault (ou Williams Renault E-Tech). Imaginons encore (hypothèse qui paraît encore moins vraisemblable aujourd’hui !) que Williams dépasse les performances d’Alpine en Grand Prix. On dira alors que « Renault bat Alpine » ou que Williams bat Alpine ; ce serait là un bien mauvais coup porté à la marque, dissociant l’image d’Alpine de celle de Renault, et nuisant à sa réputation (souhaitée) de marque sportive dynamique et performante.

Notons que Red Bull n’a pas ce problème avec AlphaTauri, puisqu’il ne s’agit pas, dans un cas comme dans l’autre, de marques sportives. Dire qu’une marque de canettes bat une marque de vêtements ne fait pas grand sens.

Quelles pistes possibles ?

Que fera alors Cyril Abiteboul ? La fin possible du contrat de Honda avec Red Bull, en 2021, donnerait quelques opportunités. Mais au vu du passif tragique entre les deux structures, inutile de dire que Cyril Abiteboul repousse l’hypothèse. Et dans ces déclarations, on sent encore une forte amertume pour Milton Keynes !

« Red Bull est une équipe d’usine avec Honda. Je pense que la première chose à faire est que Honda décide de son propre engagement, de sa propre stratégie dans le sport. Nous sommes déjà passés par là avec Red Bull. Ça n’a pas marché. »

« On m’a demandé pourquoi Red Bull a les difficultés qu’elle rencontre, et à mon avis, l’une des raisons est qu’ils ont déjà en quelque sorte rejeté cette possibilité d’une intégration beaucoup plus poussée Nous avons progressé entre Viry et Enstone. Nous avons un engagement à long terme dans le sport et... maintenant que nous avons assuré l’avenir, nous pouvons réfléchir à ce que nous voulons faire. S’il y a une forte opportunité de partenariat, nous le ferons. Je doute que ce soit le cas avec Red Bull. »

En tout état de cause, l’horizon semble bouché pour le motoriste Renault : seul peut-être le retour de Williams dans le giron Viry pourrait être vraisemblable avec les nouveaux actionnaires… Renault pourrait aussi lancer une deuxième équipe (cela coûterait moins cher avec les budgets-plafonds), comme Red Bull avec AlphaTauri, pour promouvoir sa marque dédiée aux nouvelles mobilités. Mais là encore, cela créerait une dissociation marketing entre deux marques sportives du groupe.

Faute d’arrivée d’une nouvelle équipe, l’avenir de Renault en tant que motoriste de F1 tient donc peut-être en un mot : Alpine.

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