Aux essais de Barcelone en 2019, Ferrari était apparue comme la grande favorite de l’intersaison. Mercedes s’était montrée en retrait, jusqu’au dernier jour, où l’équipe allemande égala le meilleur chrono de Ferrari.
La question était alors légitime : Mercedes avait-elle caché son jeu pendant deux semaines, avant de sortir du bois au dernier moment ?
Pour Lewis Hamilton l’inquiétude à Brackley était vraiment légitime…
« Aux essais de Barcelone de l’an dernier, les gens disaient qu’on faisait du sandbagging (rouler tout le temps avec beaucoup d’essence, ndlr). Ce n’était pas vrai ; la voiture n’était pas sympa à piloter, elle ne faisait pas ce qu’on voulait. Nous avons souffert. Nous avons fait, je pense, du travail formidable lors de ces essais et le dernier jour, nous avons débloqué un énorme potentiel. »
« Il y a eu tant de travail en coulisses. Tout cela fut si incroyable. »
Toto Wolff est lui aussi revenu sur cette période particulière, et a expliqué comment Mercedes a rebondi : ce fut en grande partie, semble-t-il, grâce au retour technique de Lewis Hamilton.
« C’était une dynamique intéressante. Nous savions qu’entre le premier et deuxième test, nous allions amener tant d’évolutions, que ce serait comme avoir une voiture numéro 1 et une voiture numéro 2. Et donc le premier test… On s’est dit : attendons de mettre les vrais trucs sur la voiture. On attendait une seconde de mieux. »
« Et au deuxième test, la première chose à quoi j’ai pensé c’est : ce n’est pas assez rapide. C’est presque la même chose. Les aérodynamiciens pouvaient voir plus d’appui, mais cela ne se traduisait pas en piste. Et puis Lewis a poussé les réglages dans une direction avec laquelle nous ne sentions pas à l’aise… Nous avions quelque résistance, mais entre nous, nous nous connaissions si bien… Et soudainement, cela a débloqué le potentiel de la voiture. »
« Les ingénieurs ont regardé les données et se sont dits : OK. Il faut retourner à la planche à dessins. C’était si difficile. »
Toto Wolff s’attendait-il pour autant à un doublé facile à Melbourne ?
« Nous ne savions pas à quoi nous attendre. Nous nous demandions : avions-nous été chanceux lors de ce dernier jour des essais ? »