Mohammed Ben Sulayem avance au milieu d’une lutte de pouvoir évidente et croissante, niant avoir nécessairement besoin du soutien des équipes de Formule 1.
Il est bien connu que Susie, l’épouse du patron de Mercedes F1, Toto Wolff, a engagé des poursuites en diffamation contre le président de la FIA, à la suite des commentaires tenus par Ben Sulayem.
Mais il a également été accusé d’avoir tenté de bloquer le nouveau GP de Las Vegas de Liberty Media l’année dernière et d’interférer dans les décisions des commissaires sportifs lors du Grands Prix d’Arabie saoudite 2023.
En réaction, la FIA a publié ces derniers jours et semaines de multiples lettres de soutien de clubs automobiles et d’autres membres de l’instance dirigeante basée à Paris.
"Je suis fier du travail accompli. Je suis submergé par le soutien des membres de la FIA. Il faut que les gens comprennent que ce sont les membres qui m’ont installé là où je suis," explique-t-il en entretien avec l’AFP.
"Je vois les choses avec beaucoup d’humilité. Ce ne sont pas les médias ou les écuries de Formule 1 qui en sont à l’origine. Je les respecte mais je n’ai pas été élu pour me préoccuper de leur opinion ou de l’opinion de qui que ce soit à mon sujet. Je me soucie de ce qui a été promis dans mon programme. Ils m’ont élu sur cette base. J’aurais aimé que les accusations à mon encontre ne soient que des accusations, mais j’ai été condamné par le tribunal de l’opinion publique. Je n’ai rien à cacher."
Il est révélateur que les principales accusations portées contre l’ancien pilote de rallye du Moyen-Orient, âgé de 62 ans, proviennent de la communauté de la F1.
Mais Ben Sulayem a révélé : "Ils n’ont eu ni le courage, ni les tripes de venir me voir. Honnêtement, je peux me tenir droit, vous regarder dans les yeux et vous dire que je suis un sportif et que je respecte les règles. Il y a des règles, je les respecte. Si je ne les respectais pas, serais-je là aujourd’hui ? Jamais. Je sais qui est derrière tout cela, mais je ne peux pas le dire."
Il a nié être en guerre non seulement contre les équipes de F1, mais aussi contre le détenteur des droits commerciaux du sport, la Formula One Management, propriété de Liberty Media.
"Mes relations sont très bonnes. La FOM est notre partenaire, je n’ai aucun problème. Je veux simplement continuer à faire affaire avec eux."
Ben Sulayem insiste cependant sur le fait qu’il essaie de rester à l’écart de la lutte de pouvoir parallèle qui se déroule chez Red Bull, avec Christian Horner au centre.
"Je compatis avec toutes les parties prenantes de cette affaire. Mais nous sommes des acteurs extérieurs à tout cela. Nous ne pouvons pas mettre de l’huile sur le feu. J’ai confiance en l’enquête qui a été menée, l’autre partie a le droit de faire appel, mais est-ce que cela concerne la FIA ? Je ne crois pas."