Les pilotes de Formule 1 ont récemment souligné que leur sport était devenu un outil très politique, afin de faire passer des messages au monde entier.
Certains sont évidemment positifs, comme tout ce qui touche à l’écologie, l’inclusivité ou la diversité, mais certains conflits (Arabie saoudite, Russie,...) ou autres problèmes moins consensuels sont également utilisés.
Pour le président de la FIA récemment élu, Mohammed Ben Sulayem, s’agit-il d’un chantier à régler ? Pense-t-il lui aussi que le sport automobile se mêle trop de politique ?
"Malheureusement, d’une certaine manière oui. Vous essayez de séparer le sport de la politique. Nous l’avons dans notre statut à la FIA : neutralité. Mais je pense que certaines personnes ne voient la neutralité et la gouvernance que lorsque cela leur convient," explique-t-il à Agnès Carlier.
"Pour moi, qui vient de ce monde où tout est noir ou blanc, c’est très difficile de le faire. Quand c’est de la gouvernance, ça doit être de la gouvernance, quand c’est de la neutralité, ça doit être de la neutralité. Nous sommes là pour une raison et une seule raison, et c’est le sport. Maintenant, il faut parfois être politique, mais pas vraiment être un politicien."
"Où trouvez-vous l’équilibre ? La FIA doit faire attention à ne pas se laisser entraîner dans la politique sans oublier ses racines du sport automobile."
Qu’est-ce que la F1 ne doit pas devenir donc selon lui ?
"En leur temps, Niki Lauda et Alain Prost ne s’intéressaient qu’au pilotage. Maintenant, Vettel conduit un vélo arc-en-ciel, Lewis est passionné par les droits de l’homme et Norris s’occupe de la santé mentale. Tout le monde a le droit de penser. Pour moi, il s’agit de décider sur notre sport, rien que ça, tout le temps."
"Je viens d’une culture arabe. Je suis international et musulman. Je n’impose pas mes croyances aux autres. Certainement pas ! Jamais. Si vous regardez ce que j’ai fait pour ma Fédération aux Emirats Arabes Unis : 16 nationalités ! Nommez-moi une fédération qui compte autant de nationalités."
"En plus, il y a plus de 34 % de femmes et 7 religions. Et encore plus de chrétiens que de musulmans. Je suis fier car cela crée de la crédibilité et du mérite. Mais est-ce que je vais poser mes convictions ? Non. Y compris dans l’affaire des bijoux. Je n’ai pas écrit ces règles, elles sont là depuis des années."