2024 pourrait bien être l’année où la F1 offrira officiellement plus de rebondissements hors piste que sur la piste !
En plus de l’affaire Red Bull ou du transfert choc de Lewis Hamilton chez Ferrari, on apprend aujourd’hui que Mohammed Ben Sulayem, président de la FIA, fait l’objet d’une enquête pour ingérence présumée dans les résultats d’une course de Formule 1.
Un lanceur d’alerte a confié à la FIA que Ben Sulayem serait intervenu pour faire annuler une pénalité infligée à Fernando Alonso lors du Grand Prix d’Arabie saoudite en 2023.
Cette affirmation figure dans un rapport rédigé par un responsable de la conformité de la FIA à son comité d’éthique, selon BBC Sport, qui rapporte l’information ce soir.
L’allégation du lanceur d’alerte est que Ben Sulayem a appelé le Cheikh Abdullah bin Hamas bin Isa Al Khalifa - le vice-président de la FIA pour le sport pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, qui était en Arabie Saoudite pour la course à titre officiel - et a clairement indiqué qu’il pensait que la pénalité d’Alonso devrait être annulée.
Pourquoi ? L’une des raisons supposées est parce qu’Alonso, qui roule pour Aston Martin F1, est soutenue par Aramco, le pétrolier saoudien qui allait perdre son podium "à domicile" si une 2e pénalité était maintenue.
Alonso avait en effet reçu une pénalité de 10 secondes pour des travaux effectués sur sa voiture alors qu’il purgeait une pénalité de cinq secondes pour avoir mal placé sa voiture sur la grille. Le cric arrière de l’équipe Aston Martin F1 avait touché la voiture pendant ces 5 secondes, ce qui avait conduit à cette 2e pénalité.
La pénalité en question a bien fait passer Alonso de la troisième place – derrière les pilotes Red Bull Sergio Perez et Max Verstappen – à la quatrième place, mais également derrière George Russell et sa Mercedes. Avant d’être annulée !
Le rapport, rédigé par le responsable de la conformité Paolo Basarri, indique que le lanceur d’alerte a rapporté que Ben Sulayem "attendait que les commissaires sportifs annulent leur décision" d’infliger la pénalité à Alonso après la course.
Cela a bien été fait : à l’époque, la justification donnée par les commissaires sportifs pour annuler la décision faisait référence à une discussion qui avait eu lieu entre les équipes de F1 et la FIA au sujet du travail sur les voitures tout en purgeant une pénalité dans les stands. Mais rien n’avait finalement été inscrit dans les règles de manière claire avant le Grand Prix suivant.
Le comité d’éthique devrait mettre quatre à six semaines pour publier son rapport.
Par ailleurs, BBC Sport affirme avoir vérifié l’information auprès de plusieurs hautes personnalités de la F1 et proches de la FIA. Aucun n’a voulu être nommé, mais tous ont déclaré détenir les mêmes informations.
Ben Sulayem et la FIA n’ont pas répondu aux demandes de commentaires.