Mohammed Ben Sulayem, le nouveau Président de la FIA depuis presque 6 mois maintenant, a commencé son travail avec de nombreux sujets brûlants à traiter, notamment en Formule 1.
Après avoir dû reprendre le dossier Abu Dhabi 2021, il doit aussi gérer des relations tendues avec la FOM et les équipes, notamment sur le dossier des budgets plafonnés et de l’inflation galopante.
Pour cela, le Dubaïote a toujours dit qu’il souhaitait s’entourer d’une équipe compétente et capable de répondre de manière transversale. Est-ce là son style de management ?
"Je me tourne toujours vers mon équipe avant de prendre une décision sérieuse. Je demande à différents experts leur avis. Cela ne veut pas dire que je suivrai les solutions qu’ils proposent. Mais j’ai besoin de savoir ce qui se passe. Parce que ce que je veux n’est peut-être pas réalisable," confie-t-il à Agnès Carlier.
"Je dois juste faire la bonne chose. Disons que je prends une décision aujourd’hui. Je peux dire plus tard que j’ai fait une erreur et voici la correction, parce que peut-être que dans trois mois, ce qui était une bonne décision maintenant ne sera peut-être plus une bonne décision. Dans trois mois, il suffit de la changer, et alors ? Cela n’a pas d’importance. Si j’admets une erreur, c’est un leadership fort. Ce n’est pas un leadership faible."
"Vous pouvez faire beaucoup de dégâts si vous faites une erreur et que vous persistez à cause de votre ego. A la longue, vous en souffrez et cela se retournera contre le sport, vous et la fédération. Et il n’est pas question que je quitte cette fédération en me disant que j’ai mal agi."
"Bien sûr, vous ne pouvez pas être M. Parfait, c’est impossible, mais au moins il y a du bon sens. Le bon sens est très important et l’équité aussi."
Ben Sulayem estime qu’il apporte certaines de ses valeurs au service de la FIA.
"Le rallye, que j’ai pratiqué, m’a donné de la tolérance, m’a permis de communiquer avec beaucoup de monde. Rencontrer beaucoup de monde. Avec beaucoup de diversité, vous allez vous rallier à beaucoup de cultures différentes, de religions différentes, de races différentes, de sociétés différentes, de langues différentes, d’environnements différents et de terrains différents."
"Donc, vraiment, cela vous construit d’une manière différente d’un pilote de course normal qui est sur un circuit. Parce que vous n’êtes là que sur ce circuit et que vous rencontrez les mêmes personnes à chaque fois, et elles sont limitées ; c’est comme jouer au tennis ou quelque chose comme ça. Donc, le rallye m’a vraiment donné cet avantage."
"Je me souviens que j’avais tellement de problèmes pour dire quoi manger et la barrière de la langue. Alors, je prenais un stylo et je dessinais ’Je ne mange pas de porc’ et je le montrais. Et puis j’ai commencé à apporter de petites photos avec moi. Cela a façonné ma personnalité actuelle, on peut toujours se faire comprendre."