Comme chaque année, Nextgen-Auto fait le bilan de la saison écoulée pour chaque pilote et chaque équipe de F1. Et alors que nous avons déjà traité d’une bonne partie des 20 titulaires, à qui chaque membre de la rédaction a d’ailleurs attribué une note sur 20, il est désormais temps d’évoquer les 10 écuries. Là encore, ces bilans seront publiés aléatoirement.
L’équipe appartenant à Lawrence Stroll nourrissait de grandes ambitions en début de saison et comptait sur l’arrivée des nouveaux règlements, ainsi que sur le recrutement de personnes talentueuses en provenance des meilleures structures, pour s’installer durablement dans le haut de la grille. Malheureusement, la version A de l’AMR22 s’est avérée catastrophique en début d’année et il a fallu attendre le Grand Prix d’Espagne, ou était introduite une version B curieusement similaire à la RB18 de Red Bull, pour que les résultats commencent à s’améliorer progressivement.
Côté pilotes, le lineup amenait son lot d’incertitudes. Sebastian Vettel semblait être sur la pente descendante depuis plusieurs saisons tandis que Lance Stroll, dont la présence ne sera jamais remise en question tant que son père dirigera l’équipe, n’est jamais parvenu à faire l’unanimité auprès des observateurs. Et si l’Allemand a réalisé une excellente fin d’année, son coéquipier n’a pas fait taire les critiques, tant sur le plan de la performance qu’en termes d’attitude en dehors de la voiture.
La saison d’Aston Martin en détail
Une première mauvaise nouvelle tombe avant même le premier Grand Prix à Bahreïn : testé positif au COVID-19, Vettel doit déclarer forfait pour les deux premières courses de la saison où il est remplacé par Nico Hülkenberg. Ce dernier ne démérite pas, mais ni lui ni Stroll ne peuvent faire de miracle au volant d’une voiture poussive. L’AMR22 manque en effet d’appuis aérodynamiques et fait partie des monoplaces particulièrement touchées par le marsouinage provoqué par le retour de l’effet de sol en F1. Vettel retrouve son volant à Melbourne mais le weekend est cauchemardesque et marqué par des crashs pour les deux pilotes. Et après trois courses disputées, l’équipe de Silverstone est la seule du plateau à ne pas compter le moindre point.
Après qu’elle a enfin enregistré ses premières unités à Imola, Barcelone marque un tournant avec l’arrivée d’une version très évoluée de la monoplace. Comme mentionné plus tôt, celle-ci n’est pas sans rappeler la RB18, mais le directeur technique Andrew Green jure qu’il ne s’agit pas d’une copie mais bien d’une version qui était à l’étude durant l’hiver. Pas forcément convaincant pour le paddock qui n’a pas oublié qu’en 2020, l’écurie qui s’appelait encore Racing Point n’avait pas hésité à présenter une monoplace qui ressemblait trait pour trait à la Mercedes F1 championne du monde l’année précédente.
Jusque-là systématiquement éliminée dès la Q1 ou la Q2, Aston Martin F1 voit Vettel atteindre la Q3 à Monaco et à Bakou. L’Allemand ramènera une belle sixième place en course en Azerbaïdjan, où il avait d’ailleurs terminé sur le podium l’année précédente, tandis que Stroll affiche ses limites course après course. Ce dernier ne fera jamais mieux que dixième avant la trêve estivale et après le Grand Prix de Hongrie, l’écurie britannique est seulement neuvième du championnat des constructeurs avec 20 petits points au compteur.
Le début de l’été marque d’ailleurs un énorme tournant pour Aston Martin F1 : Sebastian Vettel annonce sa retraite de la Formule 1 en fin de saison, le quadruple champion du monde ne cachant pas que le manque de résultats avait influé sur sa décision. L’équipe retombe tout de même rapidement sur ses pieds en annonçant contre toute attente le recrutement de Fernando Alonso pour le remplacer en 2023.
Un changement de braquet en deuxième partie de saison
Les développements apportés à l’AMR22 commencent à porter leurs fruits dès la reprise à Spa où, pour la première fois de la saison, Vettel et Stroll parviennent tous les deux à atteindre la Q3. Ca n’empêche pas l’équipe de continuer à enchainer les hauts et les bas mais à Singapour, une sixième place du Canadien combinée à une huitième de l’Allemand lui permet de dépasser coup sur coup AlphaTauri et Haas F1 au championnat, pour se retrouver septième chez les constructeurs. Et alors qu’Alfa Romeo F1 fait du surplace de son côté, la sixième place devient même l’objectif de la fin de saison malgré les 15 points qui les séparent encore.
Grâce à un Vettel retrouvé, qui effectue deux Grands Prix magnifiques au Japon et à Austin, l’écart se réduit davantage et n’est plus que de trois petits points avant la course disputée à Mexico City. Malheureusement, celle-ci est très compliquée pour les verts et Bottas retrouve lui le top 10 au meilleur moment pour les siens. Mais à deux courses de la fin et avec un écart de quatre points, Aston Martin F1 reste la favorite pour la sixième place finale.
Six points supplémentaires seront marqués à Interlagos et à Abu Dhabi, mais dans le même temps, Alfa Romeo F1 en marque deux de son côté. Résultat des comptes : les deux écuries sont à égalité de points au championnat, mais grâce à la cinquième place de Bottas à Imola en début de saison, c’est l’équipe basée en Suisse qui termine finalement sixième de justesse.
Des raisons d’être plus optimiste pour la saison 2023
Si terminer septième du championnat des constructeurs ne répond pas aux attentes de Lawrence Stroll et de ses équipes, les progrès réalisés tout au long de la saison 2022 sont tout de même à souligner. Parfois la pire monoplace en début de saison, l’AMR22 était en réalité la sixième voire la cinquième force du plateau en fin d’année, même si elle était à nouveau en difficulté sur certains circuits. Et avec le règlement qui n’évoluera que très peu l’année prochaine, l’écurie peut envisager une deuxième saison bien meilleure dans le cadre du nouveau règlement aérodynamique. Il le faudra si elle veut réussir à se rapprocher d’Alpine ou encore McLaren F1.
Vettel parti, c’est désormais Fernando Alonso qui sera en charge de mener l’équipe la saison prochaine. Sur le papier, l’Espagnol âgé de 41 ans semble assez nettement supérieur à Lance Stroll qui a lui même été dominé par son coéquipier allemand cette saison, bien que ce dernier n’ait affiché sa meilleure forme que lors des derniers Grands Prix. Il sera donc intéressant de voir comment le pilote canadien s’en sort face à un autre champion du monde.
Et concernant Alonso, qui n’a pas forcément quitté Alpine F1 en bons termes, il faudra voir s’il aura encore la patience de s’impliquer dans un projet qui, bien qu’ambitieux avec le recrutement de grands noms et l’arrivée d’une nouvelle usine, aura sans doute encore besoin de temps pour se faire une place parmi les meilleurs. D’ailleurs, certains prédisent déjà des étincelles entre lui et Lawrence Stroll en interne !
Statistiques
7e du championnat avec 55 points
— 0 victoire
— 0 pole position
— 0 podium
— 0 meilleur tour
Comparatif entre les pilotes
Course : 9/8 en faveur de Sebastian Vettel (quand les deux ont terminé)
Qualifications : 13/7 en faveur de Sebastian Vettel