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Bilan de la saison F1 2022 - Ferrari

Tout avait pourtant commencé comme dans un rêve

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Comme chaque année, Nextgen-Auto fait le bilan de la saison écoulée pour chaque pilote et chaque équipe de F1. Et alors que nous avons déjà traité d’une bonne partie des 20 titulaires, à qui chaque membre de la rédaction a d’ailleurs attribué une note sur 20, il est désormais temps d’évoquer les 10 écuries. Là encore, ces bilans seront publiés aléatoirement.

Engluée dans le peloton depuis deux saisons, Ferrari misait tout sur la nouvelle règlementation aérodynamique pour retrouver le chemin des titres mondiaux qui lui échappent depuis 2008. Elle abandonnait ainsi rapidement le développement de sa monoplace de 2021 pour se concentrer exclusivement sur sa nouvelle F1-75, et à raison tant celle-ci aura été la voiture à battre lors des premiers Grands Prix. Mais les espoirs furent finalement très éphémères et si on était loin de s’en douter en début d’année, Mattia Binotto allait se retrouver sur la sellette avant de finalement perdre sa place quelques mois plus tard.

Le duo de pilotes composé de Charles Leclerc et Carlos Sainz, très complémentaire l’année précédente, était logiquement reconduit pour 2022. Et si le Monégasque prenait un départ tonitruant, il allait rapidement déchanter en voyant les fébrilités et problèmes de fiabilité de son équipe, sans être irréprochable à certaines reprises lui non plus. L’Espagnol, lui, sort d’un exercice assez compliqué dans l’ensemble.

La saison de Ferrari en détail

Le ton est donné à Bahreïn et les espoirs des tifosi se confirment : Leclerc signe une pole position et une victoire magistrales pour la course d’ouverture, le tout après une passe d’arme sensationnelle avec Max Verstappen. Le Néerlandais finit même par abandonner en fin d’épreuve et offre ainsi le doublé à la Scuderia, son premier depuis 2019. Le Monégasque lutte à nouveau pour la gagne face au pilote Red Bull à Djeddah, encore une fois après une très belle lutte, et s’il doit s’incliner, le duel entre les deux hommes est appelé à durer toute l’année. Sainz est lui assez nettement dominé par son coéquipier et ne parviendra que rarement à inverser cette tendance.

Leclerc s’impose à nouveau en Australie pendant que Verstappen subit un autre revers mécanique, mais il commet une première faute à Imola en poursuivant Sergio Perez et perd sa place sur le podium. Il termine ensuite deuxième à Miami derrière la Red Bull flanquée du numéro 1, puis arrive Barcelone où Ferrari connait une première casse mécanique : en tête, Leclerc voit son moteur partir en fumée et il subit ensuite le même sort à Bakou quelques semaines plus tard, où Sainz est lui victime d’une fuite hydraulique quelque tours après. Entre-temps, la Scudria s’emmêle les pinceaux avec la stratégie à Monaco et prive Leclerc d’une possible victoire à domicile. Là encore, ce type de problème va trop souvent se répéter. Après ces mauvais Grands Prix, Ferrari perd la tête des deux championnats et la reverra plus jamais.

A Silverstone, Carlos Sainz décroche sa première victoire en carrière mais celle-ci aurait en réalité pu revenir à... Leclerc, une nouvelle fois victime d’une erreur stratégique de l’équipe italienne qui décidait de ne pas l’arrêter. Le Monégasque et sa F1-75 sont en revanche intouchables en Autriche et s’imposent grâce à un excellent rythme. Il ne le savait pas encore, mais ni lui ni son équipe ne s’imposeront à nouveau en 2022. Car en France, Leclerc commet l’irréparable alors qu’il pouvait viser un deuxième succès consécutif : il part seul à la faute alors qu’il mène avec une certaine avance et ouvre un boulevard encore plus grand à Verstappen au championnat. Et alors qu’il a une nouvelle fois une chance de s’imposer en Hongrie, Ferrari choisit inexplicablement de le chausser des pneus durs très peu performants.

Les espoirs de titre sont alors clairement partis en fumée et au moment d’aborder la trêve estivale, la question est surtout de savoir si Mercedes F1 pourrait ravir la deuxième place au championnat des constructeurs à Ferrari. Vu la trajectoire des deux équipes, il s’agirait presque d’un affront pour les Italiens si cela se produisait.

Une fin de saison en roues libres

La reprise à Spa confirme que Ferrari n’a plus une monoplace capable de rivaliser avec la RB18 de Red Bull, Verstappen parvenant à s’imposer alors qu’il partait seulement 14e sur la grille de départ. Mais il y a pire ce jour-là : la Scuderia choisit d’arrêter Leclerc en fin de course pour l’aider à obtenir le point du meilleur tour, mais ce dernier se retrouve bloqué derrière Fernando Alonso et sera même pénalisé pour vitesse excessive dans les stands.

La pole de Leclerc à Monza devant les Tifosi est un maigre lot de consolation et en course, il ne peut une nouvelle fois rien faire face à la puissance de frappe incroyable de son rival néerlandais. Et comme s’il n’y avait pas eu suffisamment d’erreurs de commises jusque-là, Ferrari appelle tardivement Sainz pour un changement de pneus à Zandvoort. Sauf que les gommes n’étaient pas prêtes à temps pour l’Espagnol.

La Scuderia continue d’enchainer les places sur le podium sur tous les Grands Prix ou presque, mais on sent malgré tout une certaine démobilisation générale. Leclerc lutte tout de même pour la victoire à Singapour mais ne trouve jamais l’ouverture sur Perez, tandis qu’il perd la deuxième place au profit du Mexicain suite à une pénalité reçue au Japon. Ironie du sort, c’est ce qui permettra à Verstappen d’être sacré dans la foulée. Quand tous les éléments vont contre vous...

Ferrari traverse ensuite le Grand Prix du Mexique tel un fantôme, sur un circuit certes atypique, et l’équipe italienne voit ensuite Mercedes F1 s’imposer et signer le doublé au Brésil. D’ailleurs, Leclerc vit un nouveau grand moment de solitude durant les qualifications, puisqu’il était le seul à être chaussé de pneus intermédiaires en début de Q3.

Heureusement pour la Scuderia, elle parviendra tout de même à garder a deuxième place du championnat des constructeurs après une course cette fois très bien menée à Abu Dhabi. Si toute la saison avait ressemblé à l’épreuve de Yas Marina, le scénario aurait pu être bien différent.

Vasseur sera-t-il l’homme de la situation ?

Après une année réussie sur le plan de la performance mais désastreuse en termes de fiabilité et surtout d’opérationnel, Mattia Binotto quitte donc ses fonctions de directeur d’équipe pour faire place à Frédéric Vasseur en 2023. Depuis sa nomination, le Français a davantage soulevé des questions qu’apporté des certitudes pour beaucoup d’observateurs. A lui de prouver qu’il saura de remettre dans l’ordre dans une équipe qui a malgré tout prouvé qu’elle était capable de produire une monoplace très rapide, bien que moins bien développée que celle de ses rivales.

Vasseur aura aussi pour mission de remettre ses pilotes en confiance. Sur un nuage en début de saison, Leclerc a fini par commettre plusieurs erreurs et son entente avec Binotto ne semblait plus au beaux fixe. Sainz a lui aussi une marge de progression, mais le Monégasque semble aujourd’hui être le mieux armé pour jouer le titre mondial. Il faudra quoiqu’il arrive que toutes les conditions soient réunies pour contrer la domination de Red Bull et le retour en forme de Mercedes F1.

Statistiques

2e du championnat avec 554 points
 4 victoires
 12 pole positions
 20 podiums
 5 meilleurs tours

Comparatif entre les pilotes

Course : 7/7 (quand les deux ont terminé)
Qualifications : 15/7 en faveur de Charles Leclerc

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