Et dire que tout avait parfaitement commencé pour Ferrari en 2022. Après des essais hivernaux très prometteurs, la Scuderia répondait aux espoirs placés en elle en signant un doublé retentissant à Bahreïn, après avoir battu Red Bull en piste et profité de leur double abandon en fin de course. Leclerc signait une nouvelle victoire pour son équipe à Melbourne, mais la réussite n’allait malheureusement pas durer.
En Espagne et en Azerbaïdjan, c’est à cause de problèmes moteur que Ferrari perdait probablement la victoire à chaque fois. Tandis qu’à Monaco, à Silverstone et en Hongrie, ce sont des erreurs de stratégies, certaines pouvant être jugées comme inacceptables à un tel niveau de compétition, qui ont gâché de possibles très bons résultats. Pendant ce temps-là, Red Bull était irréprochable en permanence ou presque et enchainait les succès.
De prétendante aux titres mondiaux il y a encore quelques courses, Ferrari ressemble désormais à la grande perdante de ce championnat 2022. Malgré tout, après plusieurs années très décevantes sur le plan de la performance, la Scuderia peut se réjouir d’être revenue sur le devant de la scène. A elle de profiter au mieux d’une fin de saison où elle aura peu de chance de l’emporter pour corriger au mieux tous les défauts en vue des saisons à venir.
Bilan technique : L’évolution de la Ferrari F1-75
Charles Leclerc
Après un début de saison idéal, marqué par deux victoires et quatre arrivées sur le podium en cinq Grands Prix disputés, Charles Leclerc semblait être le seul pilote capable d’empêcher Max Verstappen de décrocher un deuxième titre mondial cette saison. Au volant d’une Ferrari très performante, et avec plus d’aisance que son coéquipier Carlos Sainz, le Monégasque semblait bien parti pour lutter avec le Néerlandais jusqu’à Abou Dhabi.
Mais la fiabilité et les erreurs stratégiques ont rapidement fait perdre de nombreux points à Leclerc, sans doute beaucoup trop pour encore espérer être sacré cette année. Mais rappelons que le pilote âgé de 24 ans n’a pas non plus été exempt de tout reproche, lui qui partait en tête-à-queue à Imola en voulant à tout prix dépasser Sergio Perez, puis qui abandonnait en France après une faute de pilotage alors qu’il menait la course.
Si l’année du Monégasque peut s’apparenter à un beau gâchis, rappelons tout de même qu’il affiche un niveau de performance exceptionnel qui lui a permis de lutter roue contre roue avec Verstappen lors de nombreuses courses. A lui de gommer les erreurs de pilotage qu’il commet encore et, bien sûr, il faut espérer que la Scuderia apprenne également de ses erreurs. Car concernant la vitesse de la voiture et de son pilote, il n’y a pas grand chose à remettre en question cette année.
Statistiques
2ème avec 178 points
— 3 victoires
— 7 pole positions
— 5 podiums
— 3 meilleurs tours
— 2 hat tricks
— 1 Grand Chelem
Carlos Sainz
Après avoir battu sur le fil son coéquipier Charles Leclerc en 2021, Carlos Sainz espérait en faire de même cette année, surtout une fois qu’il était acquis que Ferrari avait produit une excellente monoplace. Mais après treize courses disputées cette saison, l’Espagnol n’est jamais parvenu à être aussi à l’aise que le Monégasque au volant de la F1-75.
Systématiquement battu par Leclerc en début de saison, Sainz n’a jamais réellement pesé dans la course au titre à l’inverse de son voisin de garage. Il commettait même quelques erreurs grossières en course à Melbourne puis en qualifications à Imola, qui l’ont rapidement éloigné de la tête du championnat. Mais le natif de Madrid vivra tout de même le plus grand moment de sa carrière au Grand Prix de Grande-Bretagne, où il aura cette fois résisté à la pression jusqu’à l’arrivée et, aussi, profité de l’erreur stratégique de Ferrari qui pénalisait Leclerc, pour remporter sa première course en Formule 1 après 150 départs.
Si l’Espagnol a donc des motifs de satisfaction cette année avec son premier succès et de nombreux podiums, il est lui-même déçu de ne pas avoir réussi à prendre la mesure de sa F1 et de ne pas avoir eu un réel impact au championnat du monde. Il lui faudra profiter des courses restantes de cette année pour améliorer sa compréhension de la monoplace et du fait que son équipe ne soit, probablement en tout cas, plus dans la course au titre pour piloter avec moins de pression sur les épaules.
Statistiques
5ème avec 156 points
— 1 victoire
— 1 pole position
— 6 podiums
— 2 meilleurs tours
— 0 hat trick
— 0 Grand Chelem
Comparatif
Course : 6/5 en faveur de Leclerc (quand les deux ont terminé, sauf si faute de pilotage)
Qualifications : 10/3 en faveur de Leclerc